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Fin d'Autolib': Bolloré appelle les abonnés à signer une pétition contre la suppression du service

Depuis un an, le nombre d'abonnés au service Autolib' a diminué.

Depuis un an, le nombre d'abonnés au service Autolib' a diminué. - Patrick Kovarick - AFP

Dans une lettre à ses abonnés, l'exploitant d'Autolib' relaie un appel à signer une pétition en ligne contre la suppression du service d'autopartage, qui devrait être actée ce jeudi.

"Urgence: Autolib' peut s'arrêter!" Les utilisateurs du service Autolib' ont pu recevoir ce mercredi cette alerte par mail ou sur leurs smartphones. Sur les réseaux sociaux, le groupe Bolloré diffuse également une lettre appelant les 150.000 abonnés du service d'autopartage à se mobiliser pour sauver Autolib'. Les utilisateurs sont invités à signer une pétition contre la suppression de ce service d'autopartage, lancé en 2011.

Un communiqué intitulé "au nom de vos libertés" accompagné du hashtag #MalibertéAutolib' revient sur ces sept années et vante les apports d'Autolib' à la mobilité en Ile-de-France, mettant en avant les "libertés" offertes aux Franciliens avec ses voitures partagées.

"Aujourd'hui pour préserver ces libertés qui sont les vôtres, vous avez le droit de vous exprimer sur la pétition créée par l'un de nos abonnés", indique cette lettre aux utilisateurs.

Cette pétition en ligne souligne l'attachement des abonnés à Autolib' et demande à Anne Hidalgo de "s'engager à maintenir ce service public". Ce mercredi après-midi peu avant 14h30, plus de 6.100 personnes avaient signé cette pétition. 

Bras de fer et bataille de chiffres

Cet appel à signer cette pétition intervient à la veille d'une réunion cruciale, qui devrait sonner la fin d'Autolib'. Jeudi, le Syndicat Autolib' Vélib' Métropole (SAVM) qui réunit Paris et les communes adhérentes proposera en effet la résiliation du contrat avec Bolloré. En cause, un bras de fer autour de la somme réclamée aux communes par Bolloré pour éponger la dette d'Autolib'. Bolloré demande aux collectivités de payer 233 millions d'euros, soit 46 millions d'euros par an jusqu'à la fin du contrat en 2023.

Le SAVM qui conteste cette somme a décidé de s'engager sur la voie de la résiliation du contrat, estimant le coût de cette opération nettement inférieure aux sommes réclamées par Bolloré. Cette fois, c'est au tour de Bolloré de contester les estimations du SAVM, chiffrant à 300 millions d'euros la résiliation.

Cette semaine, Marie Bolloré, directrice de Blue Solutions, filiale de Bolloré en charge d'Autolib' a prévenu qu'une résiliation du contrat pourrait conduire à un arrêt total du service dès "jeudi ou lundi au plus tard", dès la notification de la fin du contrat. Le SAVM a de son côté fait savoir qu'il ferait "le maximum pour que le service ne s'arrête pas du jour au lendemain", appelant à la responsabilité de Bolloré pour "prévoir une transition acceptable vers de nouveaux services". 

Carole Blanchard