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Transports

Entre motos et scooters, c'est la guerre !

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Accidents, insultes, klaxons... motards et scootéristes s'en donnent à cœur joie en ville. Une enquête relance l'idée d'un permis scooter.

De plus en plus nombreux en ville, 49 % des conducteurs de motos et scooters ne se sentent pas en sécurité au guidon de leur engin. C'est ce qui ressort d'une récente enquête TNS Sofres sur les comportements et les habitudes des motards et scootéristes. Si plus d'un sur deux mettent en cause les automobilistes et leur conduite dangereuse, ils s'accusent aussi mutuellement. En effet, si tous semblent minimiser les risques qu'ils prennent, les motards soulignent l'absence de formation obligatoire pour conduire un scooter, et du coup, l'imprudence de leurs conducteurs.

« Les scootéristes n'ont aucune notion du danger »

Philippe Monneret, ancien pilote moto, conseiller moto pour le groupe Axa et directeur des motos-écoles Monneret, explique « ce qui gêne les motards » : « Les gens qui roulent en 125 cm3 ou en MP3 250 ou 400cm3 [ndlr, le scooter à 3 roues de Piaggio] n'ont aucune formation du deux-roues. Ils sont dangereux, et surtout pour eux, parce qu'ils n'ont aucune notion du danger. Ils ne se rendent pas compte de ce qu'il faut faire ou pas, par manque d'expérience et parce qu'ils conduisent leur scooter comme ils conduisent leur voiture, alors qu'il y a des différences, au niveau des contrôles, des problèmes d'adhérence... »

« Pour des sanctions plus graves »

Jean-Luc, conducteur de bus de transport en commun et motard depuis 27 ans, est souvent confronté à des scooters imprudents. Pointant surtout du doigt « les jeunes qui prennent beaucoup de risques », il dénonce « un manque de respect et de discipline. [...] Il faudrait peut-être leur faire passer des épreuves un peu plus approfondies, suggère-t-il. Et dans le cas où ils ne respectent pas les choses, qu'il y ait une sanction plus grave. »

« Pour une initiation au scooter »

Rappelant que la grande majorité des cyclomoteurs et scootéristes ne sont pas des jeunes, mais « des gens qui veulent aller travailler plus vite », Philippe Monneret poursuit : « le scooter est un engin urbain fantastique pour être à l'heure au travail et éviter les embouteillages. » Et sans aller jusqu'à demander la mise en place d'un permis scooter, le directeur des motos-écoles Monneret milite pour « une initiation » : « Nous le voyons bien dans notre école, cette année on a triplé le nombre d'initiations, parce que les gens se rendent compte qu'ils ne sont pas vraiment en sécurité. On ne peut pas monter comme ça sur un scooter et rouler en zone urbaine sans aucune formation. »

Des mesures avant la fin de l'année ?

Une imprudence et un manque de formation qui peuvent coûter cher aux conducteurs de deux-roues motorisés [dont 59% de motards, 40% de scootéristes et 1% de cyclomoteurs (mobylettes)]. Ils ont en effet deux fois plus d'accidents corporels que les automobilistes et représentent 17% des tués sur les routes, alors qu'ils représentent à peine 1% du trafic. Des états généraux des deux-roues, lancés par la Sécurité routière devraient permettre d'ici 2 mois, de présenter des mesures pour remédier à cette situation.

La rédaction-Bourdin & Co