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Transports

Crash de l'Airbus : témoignages et explications

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2 morts et 5 disparus. C'est le bilan du crash de l'Airbus A320 qui s'est abîmé hier en mer Méditerranée, au large de Perpignan. Des témoins racontent. Les recherches et l'enquête sont en cours.

Un Airbus A 320 Néo-Zélandais, en vol de contrôle après une période de maintenance, s'est abîmé hier en mer Méditerranée au large des côtes des Pyrénées orientales (66), près de Perpignan, avec 7 personnes à son bord : 5 Néo-Zélandais et 2 Allemands. Deux corps ont pu être repêchés hier. Ce matin, les recherches ont repris pour retrouver les corps des 5 autres membres d'équipage de l'avion.

Une « procédure inusitée » en plein vol de contrôle ?

L'appareil venait d'être révisé dans les ateliers d'EAS à Perpignan. Exploité jusque là par la compagnie allemande XL Airways, il était sur le point d'être livré à Air New-Zealand. Il effectuait un vol de contrôle lorsque l'accident s'est produit, pour une raison encore indéterminée.
Après avoir rencontré ce matin à Perpignan les secours, les autorités et des représentants d'EAS Industries, le secrétaire d'Etat aux transports Dominique Bussereau explique : « ce n'était pas un vol d'essai. L'avion allait passer d'une compagnie allemande à une néo-zélandaise. Après une boucle sur le territoire français, cet avion devait ensuite aller à Francfort pour la remise à son client définitif. D'après la tour de contrôle de l'aéroport de Perpignan, l'avion n'a pas émis de message d'alerte. Et il semble qu'au moment où il était en descente, il est remonté de quelques centaines de pieds, avec une procédure inusitée : un virage et une brutale remontée. »

Un témoin raconte

Frédéric Francène, gendarme, témoin du crash, raconte ce qu'il a vu : « J'étais entre Saint-Cyprien et Canet lorsque j'ai vu un avion piquer brutalement vers le sol et percuter la surface de l'eau. De grandes gerbes ont suivi. Lorsque l'avion a tourné j'ai vu 2 réacteurs, donc je me suis dit que c'était un avion de ligne. J'ai vite alerté les secours de la gendarmerie. Il était environ 17h, il faisait encore jour. »

Macabres recherches...

Franck Romagosa, marin- pêcheur à Saint Cyprien, était en mer lorsque l'accident s'est produit. Il s'est dérouté pour porter secours aux victimes et explique, malgré des conditions très difficiles en mer à ce moment là, les tristes découvertes : « il y avait une très forte pluie, du vent et de la grosse houle. En plus de ça, il faisait nuit noire ; donc toute la recherche s'est faite avec des projecteurs. On a trouvé la queue de l'avion, tous les gilets de sauvetage flottaient. Ensuite on a trouvé le buste d'une personne. En plus de ça, le kérosène remonte à la surface... ça prend aux tripes. »

« Peinture et révision de routine »

Peu avant le décollage, l'appareil était en révision. Hugues Bousiges, préfet des Pyrénées-Orientales, a « contacté la société EAS, chargée de repeindre l'avion. Il n'y a pas eu de révision de moteur, ni d'intervention sur les éléments vitaux de l'appareil, c'était simplement de la peinture et une révision de routine. Tout semble laisser penser que l'avion était en bon état. Bien sûr, l'enquête judiciaire dira ce qu'il en est réellement. »

Un travail de recherches « titanesque »

Très tôt ce matin, les recherches ont repris. Le lieutenant colonel Philippe Guichard des gendarmes des Pyrénées Orientales détaille le travail des équipes de plongeurs mobilisées : « cibler exactement l'endroit où se situe les restes de l'avion, tout cartographier, tout répertorier - un travail titanesque à 40 mètres de profondeur, récupérer les boîtes noires, les corps le cas échéant. Et ensuite faire ce travail de récupération et d'analyse des morceaux. »

Juliette VINCENT, avec Laurent Damiron et Stéphanie Collié.