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Crash A320: "Mayday", un appel de détresse universel créé en 1923

L'avion qui s'est écrasé dans le sud de la France, mardi 25 mars 2015, était un A320 de la compagnie Germanwings.

L'avion qui s'est écrasé dans le sud de la France, mardi 25 mars 2015, était un A320 de la compagnie Germanwings. - Aero Icarus - Flickr CC

Dans le secteur aéronautique, il existe un appel à l'aide universel que tout pilote doit déclencher en cas de détresse. Un appel qui n'a pas été lancé par les pilotes de l'A320 de la compagnie Germanwings qui s'est abîmé dans les Alpes-de-Haute-Provence, mardi matin.

"Mayday mayday mayday": un signal universel et compris par toutes les tours de contrôle à travers le monde. Il s'agit d'un signal de détresse créé à la fin des année 1920 pour que les pilotes puissent signifier qu'ils se trouvent en difficulté. Cet appel radio, suivi du nom de la compagnie et du numéro de vol, alerte le contrôleur aérien et les pilotes qui volent dans un périmètre proche, d'une situation de détresse, d'un danger grave et imminent qui nécessite une assistance immédiate.

"Mayday ou pan-pan"

"Quand on prononce trois fois 'mayday' ou 'pan pan', les autres pilotes laissent la fréquence libre, ne parlent pas", a expliqué à l'AFP un pilote de ligne, sous couvert de l'anonymat. "Dans l'aéronautique, nous sommes très rigoureux sur la phraséologie, pour éviter les contresens qui pourraient provoquer un accident", a-t-il souligné. Le signal "pan pan" alerte quant à lui de difficultés qui contraignent à se poser ou se dérouter sans urgence vitale.

Néanmoins, a précisé ce pilote, "tout cela est la théorie, mais en situation d'urgence... entre la théorie et la pratique, la grande qualité d'un pilote est d'être capable de s'adapter à toute situation". Dans le cas du crash de l'A320 de la Germanwings mardi dans les Alpes-de-Haute-Provence, au cours duquel 150 personnes ont vraisemblablement perdu la vie, les pilotes n'ont pas envoyé de signal de détresse dans ce qui est pourtant la catastrophe aérienne la plus meurtrière en France depuis 33 ans.

"Dans les procédures, ça vient à la fin. Avant toute chose, quand il y a une difficulté à bord, on gère la trajectoire, on essaie de résoudre la panne, la priorité est de faire voler l'avion", a expliqué un autre commandant de bord. "La perte d'un moteur sera une situation 'pan pan' s'il y a trois ou quatre moteurs sur l'avion, 'mayday' s'il n'y en a que deux", ajoute-t-il.

"Mayday", une formule créée en 1923

Si, comme dans le cas de l'Airbus de Germanwings, il n'y a pas eu d'appel, cela peut être parce que les pilotes étaient "très occupés ou étaient dans l'incapacité de se déclarer, s'il y a un feu (avec de la) fumée dans le cockpit par exemple", avance-t-il.

L'expression "mayday" qui n'existe pas en anglais et a été inventée en 1923 par Francis Stanley Mockford, opérateur radio à l'aéroport de Croydon à Londres (Royaume-Uni), est une transcription phonétique de l'appel de détresse "venez m'aider", car la plupart des vols provenaient à l'époque du Bourget, en France.

Ce mot a été choisi en 1927 comme l'équivalent parlé du message en morse "SOS" ("save our souls", en français "sauvez nos âmes"), par la Convention radiotélégraphique internationale réunie à Washington (Etats-Unis), à la fois pour les transports aérien et maritime. Le message d'urgence "pan-pan" est une autre transcription phonétique du mot français "panne". "C'est de l'anglais aéronautique, des termes simples et compris de tous, sans ambiguïté", a encore indiqué l'un des pilotes interrogés par l'AFP.