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Comment la SNCF veut mieux combiner le vélo au train

Une femme apprend à faire du vélo à Rennes en juin 2020, grâce à des cours gratuits

Une femme apprend à faire du vélo à Rennes en juin 2020, grâce à des cours gratuits - Damien MEYER © 2019 AFP

Le groupe s'attache à répondre aux critiques des associations d'usagers qui estiment que la facilitation de l’intermodalité vélo-train est encore loin d’avoir atteint son plein potentiel.

La SNCF n'en fait pas assez pour le vélo. C'est une des critiques fortes des associations de consommateurs et d'usagers notamment dans un cadre d'intermodalité (vélo + train pour aller au travail).

Dans une récente étude sur les trains express régionaux (TER), l'UFC Que Choisir et la Fédération nationale des associations des usagers des transports soulignaient que "la facilitation de l’intermodalité vélo-train, que ce soit par des aménagements sécurisés vers les gares, du stationnement en gare en quantité suffisante, ou par l’embarquement des vélos dans les trains, est encore loin d’avoir atteint son plein potentiel".

Et de réclamer de "faciliter, à tous niveaux, l’intermodalité entre le vélo et les trains régionaux, pour permettre des trajets écologiques de bout en bout".

Objectif: 70.000 places de vélos à proximité des gares d'ici 2025

Hasard (ou pas) du calendrier, la SNCF a souhaité le 3 juin dernier "rappeler ses engagements" en la matière et répondre point par point aux critiques. Comme une réponse aux associations, le groupe souligne qu'il "se positionne comme un acteur engagé et volontaire, aux côtés de l’État et des Autorités Organisatrices de la Mobilité, dans l’objectif national ambitieux de tripler la part modale du vélo à l’horizon 2024".

Comment? La SNCF répond d'abord à la première demande des associations: que toutes les gares soient équipées de parkings à vélos sécurisés. "La systématisation du stationnement des vélos à proximité des gares constitue la priorité du développement de l’intermodalité train – vélo de SNCF", peut-on lire.

A ce jour, 25.000 places de stationnement vélo sécurisées et plus de 15.000 places semi ou non sécurisées seraient disponibles, assure SNCF Gares & Connexions qui a en charge l'application de cette politique. L'objectif est de passer à 70.000 places d'ici à 2025.

Dans le même temps, la société nationale met l'accent sur les services associés comme une "signalétique plus visible, l'aménagement des abords des gares, l'information sur les pistes cyclables sécurisées desservant les gares, mais aussi une mise à disposition de bornes de recharge électriques, de services de dépannage ou de location de vélos".

Inciter à utiliser des vélos pliants

La SNCF entend également proposer "des opérations ponctuelles" comme des "ateliers pratiques ou ludiques pour aider par exemple à réparer un vélo, le marquer, le démonter et le mettre sous housse avant d’embarquer dans le train. Par ailleurs, dans le cadre du programme “1001 Gares”, SNCF Gares & Connexions valorise des espaces vacants à l’intérieur des gares pour y accueillir de plus en de plus de projets en lien avec le vélo".

Autre demande forte des associations, la possibilité de pouvoir plus facilement embarquer son vélo à bord des trains en augmentant "les capacités minimales d’emport définies par la loi d’orientation des mobilités (8 vélos par train et 5 par car), notamment ponctuellement sur les itinéraires de tourisme à vélo ou sur certaines lignes pour lesquelles la demande est particulièrement forte".

Six places à vélos en moyenne dans 95% des TER

En réponse, la SNCF indique que 95% des trains TER sont équipés de places dédiées aux vélos, avec en moyenne 6 places par rame. Consciente que ce chiffre est jugé insuffisant, la SNCF rappelle qu'elle offre la possibilité de louer un vélo en libre-service pour terminer son trajet pour éviter d'avoir à embarquer son vélo à bord. Mais elle ne précise pas l'ampleur de ce dispositif de location.

Elle promet par ailleurs d'augmenter le nombre de places à 10 euros mises en vente pour embarquer un vélo non plié ou non démonté dans un TGV INOUI. Elles se sont élevées à 160.000 en 2019.

L'entreprise entend d'ailleurs favoriser l'emport de vélos pliés avec "la mise en place d’un service expérimental de prêt de housse par TGV INOUI, en collaboration avec Gares & Connexions, pour améliorer l’expérience de voyage des clients cyclotouristes".

Elle rappelle que grâce à son partenariat avec Easybike, TER propose aussi à ses abonnés un rabais sur l’achat d’un vélo pliant et invite ses nouveaux abonnés annuels à tester un vélo pliant ou une trottinette, en partenariat avec Decathlon.

Dans la région francilienne, sur le réseau Transilien, la SNCF s'attache également à démontrer qu'elle multiplie les initiatives avec par exemple des ateliers collaboratifs de réparation de vélos dans vingt gares de la région.

Suffisant pour accompagner l'explosion des usages? Pas sûr, répondent les associations qui appellent la SNCF à ne pas dimensionner les équipements en fonction de l'usage présent "mais en tenant compte de l'évolution future de l'usage du vélo pour se rendre en gare".

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business