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Carlos Ghosn mis en cause dans un épisode du dossier Renault

Le président de Renault, Carlos Ghosn, est soupçonné d'avoir caché à la justice des accusations portées contre un dirigeant de Nissan dans la fausse affaire d'espionnage qui met le constructeur automobile dans l'embarras. /Photo prise le 25 février 2011/R

Le président de Renault, Carlos Ghosn, est soupçonné d'avoir caché à la justice des accusations portées contre un dirigeant de Nissan dans la fausse affaire d'espionnage qui met le constructeur automobile dans l'embarras. /Photo prise le 25 février 2011/R - -

PARIS (Reuters) - Le président de Renault, Carlos Ghosn, est soupçonné d'avoir caché à la justice des accusations portées contre un dirigeant de Nissan dans la fausse affaire d'espionnage qui met le constructeur automobile dans l'embarras, a-t-on appris de source proche du dossier.

PARIS (Reuters) - Le président de Renault, Carlos Ghosn, est soupçonné d'avoir caché à la justice des accusations portées contre un dirigeant de Nissan dans la fausse affaire d'espionnage qui met le constructeur automobile dans l'embarras, a-t-on appris de source proche du dossier.

Ces éléments sur une corruption supposée d'un haut responsable de Nissan étaient liés à ceux qui mettaient en cause trois cadres français de Renault, dit-on de même source, confirmant une information du journal Le Parisien.

Donnant foi en partie à ces accusations portées par son service de sécurité interne, Renault a porté plainte en janvier contre les trois cadres et les a licenciés, mais il n'a pas en revanche mentionné ce dirigeant de Nissan.

Cet "oubli" est apparu dans l'enquête de police officielle qui a conclu que toutes les accusations étaient fantaisistes et paraissaient relever d'une escroquerie de Dominique Gevrey, un de ses agents de sécurité, précise-t-on de source judiciaire.

Ce dernier est écroué depuis le 13 mars.

Renault, qui a présenté ses excuses à ses trois cadres, se refuse à tout commentaire sur ce nouveau développement, a dit son service de presse. L'avocat de la société, Jean Reinhart, a expliqué en milieu de journée que la direction était occupée et réagirait plus tard.

Carlos Ghosn et le n°2 de Renault Patrick Pélata ont admis avoir pu être trompés par le service de la sécurité. Ils ont annoncé qu'ils renonçaient à leurs primes au titre de 2010.

Le gouvernement français, actionnaire principal de Renault au coude à coude avec Nissan, a rappelé, par la voix de la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, que Patrick Pélata avait laissé entendre qu'il démissionnerait si les accusations de la société s'effondraient.

Une assemblée générale des actionnaires est prévue le 29 avril et elle pourrait aborder un audit demandé par le conseil d'administration sur l'imbroglio .

Renault poursuit dans le plus grand secret les négociations avec ses cadres licenciés, qu'il devrait être contraint d'indemniser confortablement. Carlos Ghosn et Patrick Pélata les ont reçus, a indiqué l'avocat de la société.

Deux d'entre eux, Bertrand Rochette et Michel Balthazard, ont fait savoir qu'ils ne souhaitaient pas réintégrer Renault. Le troisième, Matthieu Tenenbaum, réserve sa réponse.

Le constructeur n'a pas pu engager la procédure de licenciement de Dominique Gevrey, pour des problèmes de procédure. Il ne peut venir à son entretien préalable, vu qu'il est en prison. Renault lui a payé au moins 310.000 euros pour ses "informations".

Dominique Gevrey avait en 2010 fait licencier un autre cadre de Renault pour des accusations de corruption, qui étaient aussi fausses, a démontré la Direction centrale du renseignement intérieur.

Thierry Lévêque et Gilles Guillaume, édité par Patrick Vignal