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Transports

Cargo échoué: traumatisée par l'Erika, la Bretagne porte plainte

Depuis vendredi, des opérations de nettoyage sont en cours sur une plage d'Erdeven

Depuis vendredi, des opérations de nettoyage sont en cours sur une plage d'Erdeven - -

Après le naufrage du TK Bremen, en pleine tempête Joachim, sur une plage du Morbihan, la polémique enfle sur ce cargo et ses tonnes de carburant, échoué sur le sable. Pour éviter qu’un tel accident ne se reproduise, la région Bretagne va porter plainte.

Retour à la normale, ou quasiment, sur le réseau électrique après le passage de la tempête Joachim. Mais sur la plage d'Erdeven dans le Morbihan, la polémique ne cesse de gonfler autour du TK Bremen. Ce cargo avec 190 tonnes de carburant à bord est échoué sur le sable.
Les opérations de pompage des cuves de carburant sont encore en cours et c'est toujours la même question qui se pose : pouvait-on lui interdire de quitter le port de Lorient jeudi soir alors qu'un mauvais temps menaçait ? A priori, non. Sauf si le bateau n'a pas rempli toutes ses obligations administratives ou si l'état du navire présente un risque pour ses passagers et pour l'environnement.

« Interdire à un bateau de prendre la mer sur un motif de météo »

Comment peut-on éviter qu'un tel accident ne se reproduise ? Invitée hier dimanche sur LCI, la ministre de l'Ecologie et des Transports, Nathalie Kosciusko-Morizet, répond : « On peut se demander si on ne peut pas étendre le décret qui donne ce pouvoir à la capitainerie du port et lui donner le pouvoir d’interdire à un bateau de prendre la mer sur un motif de météo. C’est quelque chose que je vais prendre en considération, mais je voudrais attendre d’avoir les premiers résultats de l’enquête. Pour le moment, on n’a pas toutes les raisons pour lesquelles ce bateau s’est mis à dériver à partir de son mouillage. Il y a des types de pollution qu’on peut déplorer, mais qui ont leurs raisons. Là c’est vraiment un gâchis. Il faut comprendre pourquoi ce bateau est sorti du port de Lorient alors qu’aucun autre bateau ne sortait à ce moment-là. C’est pas quelque chose qu’on peut laisser passer comme ça ».

« La Bretagne ne laissera passer aucune pollution »

Jean-Yves Le Drian, président de la Région Bretagne, veut saisir les instances européennes pour étendre l'interdiction de départ au risque météorologique : « Il faut passer à une vitesse supérieure. Tentons le coup ! Parce que ça peut se reproduire tous les matins. Et depuis l’affaire de l’Erica en particulier et la jurisprudence sur le préjudice écologique, la Bretagne estime indispensable de ne rien laisser passer, ni grande ni petite pollution. Il n’y a pas de demi-mesure, ni de permissivité ponctuelle pour telle ou telle pollution. Donc le même principe doit s’appliquer pour tout le monde. L’histoire du droit maritime part de la liberté des mers, qui est finie ! ».