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Au-delà d'Ariane 6, ArianeGroup veut miser sur le réutilisable et le vol habité

Pour ArianeGroup, l'année 2022 est "absolument décisive". Outre le premier vol d'Ariane 6 et la "préparation de son exploitation industrielle à grande échelle", le groupe entend développer l'avenir du transport spatial.

ArianeGroup, qui doit effectuer "au second semestre" le lancement inaugural de la fusée Ariane 6, mise sur les lanceurs réutilisables et plaide pour un programme de vols habités afin d'assurer l'avenir du secteur spatial européen, a affirmé lundi son président.

"2022 est une année absolument décisive, nous sommes à un vrai moment charnière pour le spatial européen", a estimé André-Hubert Roussel en présentant ses voeux à la presse.

Outre le premier vol du lanceur lourd Ariane 6 et la "préparation de son exploitation industrielle à grande échelle", il s'agit selon lui de développer l'avenir du transport spatial. Cela passe par le développement de la réutilisation des lanceurs, à l'instar de ceux utilisés par le concurrent américain SpaceX.

"Nous devons nous doter de cette technologie sans attendre", a-t-il plaidé, "dans une logique de coopération européenne".

La société développe ainsi un petit lanceur réutilisable, Maia. Annoncé en décembre par le ministre français de l'Economie, il doit être opérationnel en 2026.

"On veut en faire le premier lanceur de la future famille de lanceurs européens", modulables et s'appuyant sur des briques technologiques déjà en développement comme le moteur Prometheus et le démonstrateur technologique d'étage réutilisable Themis, a expliqué André-Hubert Roussel.

Pour cela, la société a créé une filiale, Maiaspace, "structure ad hoc, dont ArianeGroup est le seul actionnaire au départ et qui a vocation de développer en mode start-up le premier minilanceur réutilisable en Europe".

Alors que les projets de micro et minilanceurs se multiplient en Europe, "on n'est pas dans une ambition nationale (française, ndlr), on est dans une ambition européenne", a-t-il assuré, rappelant qu'ArianeGroup était une société franco-allemande.

Vol habité

André-Hubert Roussel a également plaidé pour que l'Europe se lance dans le vol habité, afin de ne plus dépendre des Russes ou des Américains pour envoyer des astronautes dans l'espace.

"C'est une question de volonté politique", a-t-il estimé. Un sommet spatial européen à Toulouse le 16 février pourrait formaliser un intérêt en ce sens et une conférence ministérielle de l'Agence spatiale européenne (ESA) en novembre lancer des études préliminaires.

Si cela était décidé, "on ne va pas lancer un programme à 5 ou 10 milliards d'euros dès novembre, on va démarrer avec des études de concept, plutôt de l'ordre de quelques millions, de façon à pouvoir se lancer, si cela s'avère faisable", en 2025.

A cette fin, ArianeGroup propose un "concept de deuxième étage réutilisable" de fusée, qui pourrait emporter astronautes ou satellites selon les missions. "Ca nous semble faire partie de façon très cohérente du système d'un transport spatial réutilisable que l'on voit pour l'avenir de l'Europe", selon lui.

P.D. avec AFP