Alpes-Maritimes: dans la vallée de la Roya, un pont fragilisé par une fissure

Le pont menant au hameau de Casterino, dans la vallée de la Roya, présente une fissure de plusieurs dizaines de centimètres de profondeur qui s'étend de part et d'autre de la structure.

Près de 840 ponts sur les 12.000 gérés par l'Etat en France présentent "à terme un risque d'effondrement", selon un récent rapport destiné au ministère chargé des Transports récemment dévoilé par le Journal du Dimanche. Un tiers des quelque 200.000 ponts en France nécessitent par ailleurs des réparations, parfois mineures.

A Casterino, petit hameau de la vallée de la Roya, située dans l'arrière pays niçois, le pont est fragilisé. Il a même été interdit à la circulation des véhicules de plus de 7,5 tonnes au début du mois d'août, soit 12 jours avant la tragédie de Gênes. Et pour cause: une fissure impressionnante, qui s'enfonce sur plusieurs dizaines de centimètres, s'étend d'un côté à l'autre du pont. Pour suivre son évolution, des techniciens installent des capteurs tout autour.

"Ca marche un peu comme un pied à coulisse, les graduations doivent être au dixième de millimètre", explique à BFMTV Philippe Driel, chargé d'opération des travaux sur cordes.

Une fuite d'eau dans les fondations

La fragilisation de cet ouvrage de plus de 37 mètres est accentuée par une importante fuite d’eau dans ses fondations.

"Quand il y a vraiment une grosse crue exceptionnelle, où des hauteurs sont atteintes et n'étaient pas prévues, une visite est quand même reprogrammée pour s'assurer que les fondations n'ont pas été touchées, sachant qu'on a en plus des visites subaquatiques avec des plongeurs, en fonction du niveau d'eau, qui vont vérifier sous l'eau l'état de la pile", complète Thibault Brunel de Bonneville, responsable du service ouvrage d'arts au conseil départemental des Alpes-Maritimes.

De lourdes conséquences économiques

La fermeture partielle du pont a de lourdes conséquences sur l'économie locale. C'est en effet la seule voie d'accès au hameau de Casterino. Sans bus, moins de touristes pour participer aux activités proposées et séjourner dans le village.

"On a enregistré une perte sèche au niveau de notre chiffre d'affaires", constate sur notre antenne Florent Sassi, gérant d'un parc accrobranche. " Lorsque les groupes ne montent pas, on ne va pas facturer ça", explique-t-il.

En attendant les résultats d’analyse des capteurs, un service de navettes a été mis en place afin d’acheminer les touristes voyageant en bus jusqu'au hameau.

L.A., avec Benoit Ruiz et Anne-Sophie Warmont