BFM Business
Transports

Airbus "n'a pas besoin" d'une montée dans son capital de l'Etat français pour surmonter la crise

Le patron du constructeur européen était invité sur BFM Business. Si le secteur de l'aérien est en danger, Guillaume Faury estime que l'Etat doit plutôt aider les compagnies aériennes, clientes d'Airbus. Pour sa trésorerie, le constructeur préfère voir directement avec les banques.

Quel avenir pour Airbus? Le constructeur européen est en difficulté, à l'image de tout le secteur aérien. Les résultats du premier trimestre sont ainsi nettement en baisse et le deuxième trimestre s'annonce "beaucoup plus dur" souligne Guillaume Faury, président exécutif du groupe sur BFM Business.

"On va avoir des mois d'avril, mai, juin qui vont être beaucoup plus difficiles en particulier sur les livraisons. (...) On verra une amélioration seulement, probablement, à partir du troisième trimestre où nos coûts vont largement baisser."

Pour autant, Airbus n'a pas l'intention de demander des aides d'Etat pour traverser cette crise, même si Bruno Le Maire a rappelé qu'il était prêt à agir pour soutenir le groupe. "Il n'y a pas de contradictions mais il y a un petit peu de complexité" indique Guillaume Faury. "On a évidemment besoin d'aides (...) de plusieurs natures". Mais, selon lui, il s'agit avant tout d'aider les compagnies aériennes qui sont les clientes d'Airbus. "Quand le ministre de l'Economie et le gouvernement français aident Air France, indirectement c'est toute la filière aéronautique, c'est Airbus qui est aidé" insiste-t-il.

En revanche, "on n'a pas besoin de montée au capital d'Airbus" prévient-il alors que l'énorme prêt de l'Etat à Air France pourrait bien finir par se transformer en actions, à terme. "Au début de la crise, on a vu arriver le scénario qui était en train de se dérouler et on a été sur les marchés trouver de l'argent. Et donc, on s'est protégé en terme de liquidités pour pouvoir traverser cette crise" poursuit Guillaume Faury. "Nous avons pris notre destin en main. (...) On s'est aidé nous-mêmes."
Thomas Leroy