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Transports

A contresens sur l'autoroute : 8 morts en une semaine

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Le conducteur de la camionnette à l'origine de la collision qui a fait 4 morts sur l'autoroute A9 ce samedi, conduisait avec 2,73g d'alcool par litre de sang. S’ils ne représentent qu’1% des accidents sur autoroute, ces contresens pourraient selon certains, être évités. La Sécurité routière assure y veiller déjà...

Samedi soir, 4 personnes sont mortes et deux enfants ont été grièvement blessés dans une collision frontale, dans l'Hérault, entre une camionnette conduite par un Polonais qui remontait feux éteints l'autoroute A9 à contresens et une voiture de vacanciers. Le conducteur polonais, qui conduisait avec 2,73g d'alcool par litre de sang, est mort sur le coup.
Dimanche dernier, un accident similaire avait fait 4 morts sur l'autoroute A7 quand une conductrice de 25 ans, qui revenait de discothèque, avec 2,30g d'alcool par litre de sang, a roulé pendant environ trois quarts d'heure à contresens avant de percuter de plein fouet et à grande vitesse une voiture avec 5 personnes à bord.

« Un problème de comportement… »

Rappelant que les contresens sur autoroute sont à l'origine de la mort d'une douzaine de personnes par an – soit « moins de 1% des accidents survenus sur autoroute », Jean-Luc Névache, délégué interministériel à la sécurité routière, ce lundi sur RMC, souligne que celui de ce week-end est dû à « un problème de comportement, puisque la camionnette a provoqué 3 accidents de suite ; cette personne n’a pas pu ne pas se rendre compte qu’elle était à contresens ».

« Toutes les sorties et entrées d’autoroutes ont été inspectées »

Interrogé sur les solutions apportées pour éviter ce genre d’accident, Jean-Luc Névache se défend : « On a déjà pris des mesures ». En effet, en février 2008, un comité interministériel de la sécurité routière avait décidé l'inspection des infrastructures, le doublement des panneaux de sens interdits, la généralisation des flèches directionnelles au sol, et l'amélioration de la signalisation. « Et depuis, assure le délégué interministériel, toutes les sorties et entrées d’autoroutes ont fait l’objet d’une inspection pour vérifier que toutes les mesures ont été prises pour qu’il n’y ait pas d’incertitude, de doute, au moment où l’automobiliste s’engage. Donc toute personne normalement lucide, consciente et capable de conduire, ne peut pas faire cette erreur ».

« Des expérimentations pour que ce soit physiquement impossible »

Et Jean-Luc Névache de conclure : « 3 expérimentations sont aujourd’hui en cours pour essayer de faire en sorte que les contresens sur autoroute soient presque physiquement impossibles ».
Des dispositifs de barrières lumineuses composées de plots photovoltaïques ont en effet été mis en place à titre expérimental en Bretagne. Depuis 2010, un cadre jaune fluorescent a également été apposé à l’arrière des panneaux de sens interdits situés sur les bretelles de sortie. Enfin, des radars destinés à détecter les usagers à contresens sont aussi testés ; ils déclenchent un avertisseur sonore et/ou un message d'alerte lumineux.

La Rédaction