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Transports

5e vague et absentéisme, certaines compagnies aériennes réduisent drastiquement leur activité à Noël

Après l'allemand Lufthansa, c'est autour des américaines Delta et United d'annoncer la suppression de près de 200 vols pour ce week-end.

La reprise du trafic aérien est clairement à nouveau freinée par le covid. Entre les restrictions imposées par certains pays mais surtout un nombre de contaminations qui flambent provoquant un fort absentéisme dans les compagnies, ces dernières sont forcées de réduire la voilure.

Les compagnies américaines United et Delta ont ainsi annulé de manière préventive près de 200 vols du réveillon de Noël.

"Le pic national de cas Omicron cette semaine a eu un impact direct sur nos équipages de conduite et les personnes qui dirigent nos opérations. En conséquence, nous avons malheureusement dû annuler certains vols et informons les clients concernés à l'avance de leur arrivée à l'aéroport. Nous sommes désolés pour la perturbation et travaillons dur pour réserver autant de personnes que possible et les faire partir pour les vacances", explique un porte-parole d'United Airlines.

"Options épuisées"

Delta Airlines a publié une déclaration similaire, affirmant que la compagnie avait "épuisé toutes les options et ressources".

Ce jeudi, c'est la compagnie allemande Lufthansa qui annonçait annuler 33.000 vols cet hiver, soit environ 10% de son programme.

"Nous observons de mi-janvier à février une forte baisse des réservations", c'est pourquoi "nous devons annuler 33.000 vols, soit environ 10% du programme de vols d'hiver", a déclaré Carsten Spohr, PDG de Lufthansa, dans une interview au quotidien Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung (FAS).

"Les liaisons transatlantiques vers l'Amérique du Nord vers Boston, Houston et Washington sont principalement affectées du 23 au 26 décembre en raison de l'augmentation du taux de maladie" chez les pilotes, ajoute la compagnie nationale.

L'association des aéroports européens chiffre à 20% la baisse du trafic passager depuis la découverte d’Omicron fin novembre. Les avions sont aussi moins remplis, avec 54% des sièges occupés. Les voyages professionnels, moins essentiels, souffrent particulièrement.

En Europe, les dernières données d'Eurocontrol montrent que la quasi-totalité des compagnies aériennes sont touchées, à l'exception notable de Ryanair. Air France, contactée par BFM Business, explique ne pas non plus avoir eu à annuler des vols pour le moment, suite à la propagation du variant Omicron.

Les Fêtes tirent pourtant jusqu’ici les chiffres du trafic à la hausse: sur les trois premières semaines de décembre, il représentait 76% des vols effectués en 2019. On attend toujours 80% pour la fin d’année.

Des restrictions qui n'empêchent pas la propagation

Les avionneurs comme les aéroports jugent inutile les restrictions de déplacement, mais reconnaissent un risque accru de transmission dans ses avions avec Omicron.

"Nous en savons beaucoup sur le virus et l’incapacité des restrictions de voyage à contrôler sa propagation. Mais la découverte de la variante Omicron a provoqué une amnésie instantanée chez les gouvernements qui ont mis en place des restrictions instinctives en violation totale des conseils de l’OMS", se désole dans un communiqué Willie Walsh, directeur général de l’IATA.

L'organisation mondiale de la santé estime en effet que les interdictions générales de voyager "n’empêcheront pas la propagation internationale, et elles font peser un lourd fardeau sur les vies et les moyens de subsistance".

La IATA estime que la réaction des Etats a été excessive. "L’objectif est de s’éloigner du désordre non coordonné, sans preuves et sans évaluation des risques auquel les voyageurs sont confrontés. Il est inacceptable que des décisions précipitées aient créé la peur et l’incertitude parmi les voyageurs, tout comme beaucoup sont sur le point de se lancer dans des visites de fin d’année en famille ou des vacances durement gagnées", souligne son directeur général.

Olivier Chicheportiche et Valentin Grille