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40 disparus plus de 24h après le naufrage du Costa Concordia

Plus de 24 heures après le naufrage du Costa Concordia au large des côtes de la Toscane, une quarantaine de personnes sont toujours portées disparues. /Photo prise le 15 janvier 2012/REUTERS/Remo Casilli

Plus de 24 heures après le naufrage du Costa Concordia au large des côtes de la Toscane, une quarantaine de personnes sont toujours portées disparues. /Photo prise le 15 janvier 2012/REUTERS/Remo Casilli - -

par Antonio Denti et Gavin Jones PORTO SANTO STEFANO, Italie (Reuters) - Plus de 24 heures après l'accident d'un paquebot italien au large des...

par Antonio Denti et Gavin Jones

PORTO SANTO STEFANO, Italie (Reuters) - Plus de 24 heures après l'accident d'un paquebot italien au large des côtes de la Toscane, une quarantaine de personnes étaient toujours portées disparues.

L'échouage puis le chavirage du Costa Concordia, qui avait quitté quelques heures plus tôt le port de Civitavecchia près de Rome pour une croisière d'une semaine vers Barcelone et Majorque, a fait vendredi soir au moins trois morts - deux touristes français et un membre d'équipage péruvien - et 70 blessés, dont deux graves.

Des pompiers montés à bord du paquebot pour effectuer des recherches ont retrouvé dans la nuit de samedi à dimanche deux rescapés, un couple de Sud-Coréens qui étaient coincés dans une cabine, ont rapporté les médias italiens.

Le commandant du navire, Francesco Schettino, a été arrêté samedi soir pour homicide involontaire, pour avoir provoqué un naufrage et avoir abandonné le navire, a fait savoir la police, selon laquelle il avait quitté le paquebot avant que tous les passagers n'aient été évacués.

L'opérateur du navire, Costa Crociere, filiale de Carnival Corp & Plc, la plus importante entreprise de croisière au monde, a déclaré que le Costa Concordia suivait sa route habituelle lorsqu'il a heurté un rocher submergé.

Dans une interview à une chaîne de télévision, Francesco Schettino a affirmé que ce récif ne figurait pas sur les cartes marines de la région.

Le président de Costa Crociere, Gianni Ororato, a indiqué que le commandant de bord avait "effectué une manoeuvre destinée à protéger les passagers et les membres d'équipage" mais "une soudaine inclinaison du navire a compliqué les choses".

On ignore toujours pourquoi ce paquebot de 290 mètres de long, sorti en 2005 des chantiers navals italiens Fincantieri Sestri, s'est échoué dans des eaux calmes si près du rivage.

"Nous serons en mesure de le dire à l'issue de l'enquête. Il serait prématuré de spéculer là-dessus", a déclaré Filippo Marini, porte-parole des gardes-côtes.

PANIQUE A BORD

Le paquebot avait déjà eu un accident et subi des dégâts, le 22 novembre 2008, heurtant alors un mur du port où il allait s'amarrer.

L'accident de vendredi soir, au moment du dîner, a donné lieu à des scènes de panique. Certains passagers se sont jetés à l'eau.

"J'étais sûre que j'allais mourir. Nous avons passé deux heures dans les canots de sauvetage à crier et à nous agripper les uns aux autres. Les gens essayaient de s'arracher les gilets de sauvetage. Nous n'avons pu en avoir que pour les enfants", a raconté Antonietta Sintolli, une passagère en larmes, âgée de 65 ans.

Une enquête a été ouverte pour homicide involontaire et les agences de presse italiennes indiquent que selon Luciano Nicastro, porte-parole de la garde-côte, le bateau s'est approché dangereusement du bord, "ce qui a probablement causé l'accident (...)".

Le navire de 114.500 tonnes s'est couché sur le flanc non loin du rivage, près de l'île de Giglio.

Les 3.206 passagers - des Italiens mais aussi de nombreux étrangers parmi lesquels des Britanniques, des Français, des Allemands, des Espagnols et des Américains -, et les 1.023 membres d'équipage ont été évacués vers l'île de Giglio ou vers Porto Santo Stefano, sur la côte toscane, où ils ont été hébergés pendant la nuit de vendredi à samedi dans des écoles, des maisons et des églises.

"Nous étions à table pour le dîner quand on a entendu un grand bruit. Je pense que nous avons heurté un récif. C'était la panique, les tables retournées, les verres qui volaient partout. Nous nous sommes précipités sur le pont et nous avons mis nos gilets de sauvetage", a raconté Maria Parmegiano Alfonsi, une passagère, sur la chaîne de télévision Sky Italia.

"La lumière s'est éteinte, tout le monde hurlait. On nous a dit de rester calmes, que ce n'était rien, juste un problème électrique", a dit un autre passager.

Guy Kerivel, Jean-Philippe Lefief et Eric Faye pour le service français