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Trafic SNCF perturbé sur l'axe Atlantique: pourquoi les cheminots font grève

Les agents de la SNCF exercent leur "droit de retrait" à la suite d'un accident survenu entre un TER et un convoi routier.

Les agents de la SNCF exercent leur "droit de retrait" à la suite d'un accident survenu entre un TER et un convoi routier. - Christophe Simon - AFP

Trois TGV sur dix circulaient ce lundi matin sur la façade Atlantique en raison d'un mouvement de grève local débuté il y a une semaine par les agents d'un centre de maintenance de Châtillon (Hauts-de-Seine).

Une semaine après avoir fait valoir leur droit de retrait, les cheminots ne veulent laisser aucun répit au gouvernement. Ce lundi matin, le trafic était "fortement perturbé" sur l’axe Atlantique avec seulement trois TGV sur dix en circulation. En cause, la poursuite d’une grève locale entamée le 21 octobre par 200 agents d’un centre de maintenance de Châtillon (Hauts-de-Seine).

Si la SNCF est parvenue à assurer au moins 80% du trafic les jours précédents, ce ne sera donc plus le cas ce lundi. De fait, la maintenance n’étant plus assurée sur le matériel roulant, la plupart des TGV restent bloqués dans les ateliers, comme l’indique Le Parisien.

Un accord local remis en cause 

Les grévistes dénoncent le projet de la SNCF de mettre fin à un accord local leur assurant douze jours de repos supplémentaires. En contrepartie, la direction de l’entreprise s’était engagée à revoir le nombre de week-end et de nuits travaillés. Inadmissible pour les cheminots du centre de maintenance de Châtillon.

La SNCF juge par ailleurs leur "grève illégitime", les cheminots grévistes n’ayant pas déposé préavis 48 heures à l’avance, comme l’exige la loi. Mais, estiment-ils dans un communiqué, "c’était le seul moyen de se faire entendre".

Plus largement, les grévistes dénoncent leurs conditions de travail : "Nous ne pouvons plus accepter de travailler avec des salaires proches du SMIC et gelés depuis 5 ans, en sous-effectif et avec des agents qui démissionnent de plus en plus. Nous avons honte de voir comment la SNCF joue avec la sécurité ou encore le confort des voyageurs, pour des questions de flexibilité et de rentabilité. Nous respecterons les délais de prévenance le jour où la direction respectera déjà les salariés mais également les voyageurs qui payent de plus en plus cher des trains, avec de moins en moins de service, des sièges vétustes, des rames parfois avec des toilettes condamnées, des portes bloquées, ou encore des climatisations HS en période de canicule", écrivent-ils.

"Jusqu'au-boutisme"

Selon la SNCF, le projet de supprimer les douze jours de repos aurait déjà été retiré depuis la semaine dernière. La direction indique que les cheminots réclameraient désormais le paiement des jours de grève ainsi qu’une prime. Ce qu’elle refuse de leur accorder. "On est vraiment dans une situation de jusqu’au boutisme", a déploré auprès de France info Gwendoline Cazenave, directrice du TGV Atlantique SNCF.

Dimanche, un autre mouvement social local des mécaniciens et agents de conduite a perturbé le trafic des TER en Provence-Alpes-Côté d’Azur. Un préavis avait été déposé par la CGT pour alerter sur "la casse du service public" et réclamer une nouvelle organisation de leurs prises de service. La SNCF a néanmoins assuré que le trafic dans la région devrait être de retour à la normale ce lundi.

Paul Louis