Titres-restaurant: pour Thierry Marx, "200 millions d’euros" sont "retirés" aux restaurateurs

Le président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih) dénonce la récente annonce du gouvernement portant sur le titre-restaurant, dont l'utilisation restera autorisée dans les supermarchés l'année prochaine.

"Vous retirez aux restaurateurs 200 millions d’euros", a estimé Thierry Marx, le président de l'Umih, en évoquant la récente annonce du gouvernement qui a décidé de prolonger les modalités d'utilisation du titre-restaurant en 2024.

"Les professionnels sont absolument mécontents et déçus de cette volte-face", a indiqué le chef étoilé, ce vendredi 17 novembre, sur BFM Business.

Le "ticket resto", qui permet depuis l'automne 2022 de faire ses courses, devait revenir à sa fonction initiale de moyen de paiement limité aux restaurants, à partir du 1er janvier prochain. Mais la ministre du commerce Olivia Grégoire a finalement décidé de prolonger en 2024 l'assouplissement des règles d'utilisation afin de soutenir le pouvoir d'achat des Français. Résultat, ces derniers pourront encore utiliser le titre-restaurant à la caisse du supermarché l'année prochaine.

Des difficultés de trésorerie

"Nous avons déjà ouvert la porte largement", a estimé le patron de l'Umih, avant d'ajouter: "aujourd’hui, on ne nous rend pas ce titre-restaurant qui doit être fléché pour les restaurants et pas la grande distribution".

Le célèbre chef a rappelé le manque à gagner que représentait cette mesure pour les restaurateurs. Or ces derniers font face à des difficultés de trésorerie importantes sous l'effet cumulé du remboursement des prêts garantis par l'État (PGE) ainsi que de l'augmentation du coût de l'énergie et des matières premières.

Thierry Marx, président de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie (UMIH) - 17/11

8:26

Il invite le gouvernement à faire preuve d'imagination et d'innovation en inventant un "titre alimentation" ou un "titre caddie". "Mais n'allez pas retirer aux restaurateurs un fléchage pour eux", plaide-t-il.

Le président de l'Umih qui avait demandé jeudi à être reçu par Elisabeth Borne dans "les meilleurs délais" a indiqué ne pas avoir reçu de réponse de Matignon à ce stade.

Nina Le Clerre