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Télétravail chez Renault: un accord "flexible" serait signé dans les prochains jours

Image d'illustration - Un logo Renault

Image d'illustration - Un logo Renault - BERTRAND GUAY / AFP

La direction de Renault a fait ses propositions d'aménagements du télétravail aux organisations syndicales en France, laissant le choix aux salariés entre différentes formules, avec jusqu'à 3 jours à distance par semaine et 35 jours en plus dans l'année à répartir selon les besoins.

Renault a présenté aux syndicats son accord fixant les règles d'organisation du télétravail. Un document consulté par Les Echos et qui permet de dégager les grandes tendances de ce qui sera proposé aux salariés français du groupe.

En avril, le groupe automobile avait déjà établi un accord-cadre sur le télétravail au niveau international. C'est donc la version française de ce texte qui vient d'être soumis aux organisations syndicales, avec une signature attendue dès la semaine prochaine.

Indemnités et prime télétravail

Près de 20.000 salariés seront concernés, principalement des cols blancs mais aussi dans les usines pour les fonctions support ou des services comme les RH. Dans les grandes lignes, l'accord propose d'opter entre 2 ou 3 jours de télétravail par semaine, avec une indemnité de 20 à 30 euros par mois pour couvrir les dépenses de chauffage, d'électricité ou encore les déjeuners. Pour aménager son poste de travail à domicile, une prime de 200 euros est également prévue.

"Une étude réalisée par la direction en amont des négociations note que 80 à 90% des salariés sont intéressés par du télétravail, indique François Boulay, représentant CFE-CGC, qui a participé aux négociations pour définir cet accord. Un texte qui doit désormais être validé par les représentants des différentes organisations syndicales au sein des sites Renault en France.

"Intelligence collective"

Un accord qui reste assez flexible pour convenir à toutes les situations. En plus de 2 à 3 jours par semaine, les salariés pourront aussi disposer de 35 jours à répartir dans l'année selon leurs besoins et ceux de l'entreprise. Autre cas: les profils non compatibles avec un télétravail régulier qui auront la possibilité de ne pas choisir l'accord collectif, mais qui pourront tout de même disposer de 15 jours par an pour effectuer du travail à distance.

"La base de l'accord, c'est l'intelligence collective et du management", résume François Boulay.

En fonction de la charge de travail et d'exigences ponctuelles par exemple, des aménagements pourront en être trouvés avec le management pour effectuer plus de jours que prévu en télétravail ou en présentiel.

Autre ouverture offerte par l'accord: celle de travailler depuis l'étranger, jusqu'à 30 jours par an. En France, cela peut par exemple concerner des salariés travaillant dans le Nord, à proximité de la Belgique, ou à Sofia-Antipolis, près de l'Italie.

A la recherche d'un accord gagnant-gagnant

Pour Renault, ce programme de télétravail renforcé devrait permettre de dégager des dizaines de millions d'euros d'économies. La fin des bureaux attitrés pour des attributions de postes flexibles selon le taux de présence doit notamment permettre de réduire la surface immobilière. Pas anodin pour le groupe français qui a engagé un vaste plan d'économies, juste avant la crise sanitaire. D'où l'intérêt de créer les conditions favorables à une adoption importante de l'accord.

Chez PSA (devenu Stellantis depuis la fusion avec FCA en début d'année), qui teste le télétravail généralisé depuis septembre dernier, un accord a aussi été signé début mai, avec la possibilité de télétravailler 1 à 3 jours par semaine ou jusqu'à 3 semaines par mois. Les conditions paraissent toutefois moins favorables que chez Renault sur la question des indemnités pour couvrir les frais, avec 10 euros par mois et 150 euros pour l'achat d'équipements.

Cette question et plus globalement les changements induits par cette nouvelle organisation du travail pourront toutefois être remis sur la table des négociations avec les syndicats en octobre, avait indiqué sur BFM Business Bruno Bertin, directeur des ressources humaines du constructeur.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto