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Suisse: les exportations horlogères à un plus haut historique en 2022

Elles ont progressé de 11,4% par rapport à l'année précédente, à 24,8 milliards de francs suisses (24,7 milliards d'euros).

Les exportations horlogères suisses ont battu un nouveau record en 2022, grimpant de 11,4% par rapport à l'année précédente, à 24,8 milliards de francs suisses (24,7 milliards d'euros), malgré une nette décélération en décembre, annonce mardi la fédération horlogère suisse.

Elles battent ainsi leur précédent record de 2021 alors que le secteur avait connu un très vif rebond après le choc de la pandémie sur fond de très forte reprise de la demande pour les produits de luxe.

En décembre, elles ont toutefois connu un net ralentissement, plombées par la Chine. Durant le dernier mois de l'année, leur progression s'est limitée à 5,8%, soit un "rythme inférieur à la moyenne annuelle", précise la fédération horlogère dans un communiqué.

Reprise générale

Mais même avec ce ralentissement, elles ont franchi la barre des 2 milliards de francs en décembre, "ce qui n'était encore jamais arrivé à cette période de l'année", insiste-t-elle.

La baisse des exportations vers la Chine s'est encore accentuée, reculant de 22,5% en décembre après une baisse de 11,5% en novembre et de 18,1% en octobre.

Elles ont toutefois augmenté vers les autres grands marchés à l'exception de Hong Kong, grimpant de 11,5% vers les Etats-Unis, de 26,2% vers Singapour, de 20,4% vers le Japon et de 14,8% en moyenne vers les marchés européens.

Après une chute de 21,8% en 2020, les exportations horlogères suisses avaient rebondi de 31,2% en 2021 grâce à la demande pour les produits de luxe aux Etats-Unis et dans les pays du Golfe avant que la reprise ne s'étende à l'Europe en 2022 avec le retour des touristes qui viennent faire leurs emplettes à Londres, Paris ou Milan.

Rattrapage espéré en Chine

L'année 2022 avait commencé sous de bons auspices. "Mais en février, il y a eu la guerre en Ukraine qui a créé certaines incertitudes", a commenté Jean-Daniel Pasche, le président de la fédération horlogère, lors d'un entretien avec l'AFP.

"Mais finalement le conflit n'a pas trop porté atteinte à l'horlogerie suisse", a-t-il poursuivi, rappelant que la Russie ne représentait qu'environ 1% des exportations avant le conflit.

Comme d'autres secteurs, l'horlogerie a été confrontée à des difficultés d'approvisionnement et à la hausse des prix de l'énergie, "qui affecte certaines entreprises, notamment des sous-traitants", souligne-t-il.

"Mais malgré tout, l'horlogerie s'en sort assez bien", juge-t-il.

En 2022, la Chine a été l'ombre au tableau pour les fabricants de montres suisses. La semaine passée, le géant du luxe Richemont a fait état d'une contraction des ventes de sa division horlogère durant les trois derniers mois de 2022 en raison de l'explosion des cas de Covid en Chine qui a pesé sur la fréquentation de ses boutiques mais aussi sur la disponibilité du personnel, l'obligeant à réduire les horaires d'ouverture ou à fermer temporairement des points de ventes.

Normalisation

Mardi, l'horloger Swatch Group a lui aussi dévoilé une nette baisse de ses ventes en Chine, en particulier en décembre avec l'envolée des infections depuis la levée des mesures sanitaires.

Le groupe suisse, propriétaire de la marque Swatch mais aussi de Tissot, Longines et Omega, mise cependant sur un rebond de la demande avec la fin de la stratégie zéro-Covid, à la fois en Chine et dans les grandes destinations touristiques avec le retour des touristes chinois.

Pour 2023, Jean-Philippe Bertschy, analyste chez Vontobel, s'attend à une croissance "moyenne à un chiffre" pour les exportations horlogères suisses, indique-t-il à l'AFP, sur fond de "normalisation à un niveau élevé" aux Etats-Unis et en Europe et de rattrapage de la consommation en Chine.

OC avec AFP