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"Steak", "saucisse"... Les marques de viande végétale fustigent l'interdiction de ces dénominations pour leurs produits

Dans un communiqué, la marque HappyVore assure que "cette mesure crée une inégalité de traitement entre les entreprises françaises et étrangères". Le patron de l'entreprise La Vie estime lui qu'elle va à l'encontre "des ambitions" climatiques et "de réindustrialisation" du gouvernement.

Revendication de longue date de la filière animale, l'interdiction de certaines dénominations pour les produits à base de protéines végétales a été actée ce mardi via un décret.

Le texte détaille notamment, en deux listes, les termes réservés aux produits d'origine animale ou ne contenant que très peu de protéines végétales. Parmi les "termes dont l'utilisation est interdite pour la désignation de denrées alimentaires comportant des protéines végétales" se trouvent: filet, faux filet, rumsteck, escalope, bifteck, escalope, jambon, flanchet ou paleron. Le décret prévoit des amendes maximales de 1.500 euros pour une personne physique et de 7.500 euros pour une entreprise ainsi qu'une période de transition d'un an pour écouler les stocks existants.

Sans surprise, cette interdiction est dénoncée par les marques commercialisant des produits à base de protéines végétales. Dans un communiqué, HappyVore exprime "son inquiétude quant au décret du gouvernement français concernant l'interdiction des dénominations telles que "steak végétal" et "saucisse végétale" pour les produits à base de protéines végétales". L'entreprise assure que "cette mesure crée une inégalité de traitement entre les entreprises françaises et étrangères, entravant ainsi la concurrence et l'innovation" dans les alternatives végétales.

Nicolas Schweitzer, cofondateur de La Vie - 11/09
Nicolas Schweitzer, cofondateur de La Vie - 11/09
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"Total décalage avec les ambitions" climatiques

"Ce nouveau décret favorise les filières étrangères" et "met en péril une industrie locale", a aussi réagi Nicolas Schweitzer, dirigeant de la marque de substituts végétaux à la viande La Vie, soulignant une mesure "en total décalage avec les ambitions" climatiques et "de réindustrialisation".

De son côté, Patrick Bénézit, président de la Fédération nationale bovine, a de son côté salué un décret "très attendu", "assez clair" et "essentiel pour la protection de la dénomination". "Il est maintenant souhaitable qu'on élargisse ça au niveau européen", a-t-il ajouté. Au sein de l'Union européenne, la dénomination des produits végétaux par des termes traditionnellement réservés à la viande animale est autorisée, à l'exception des produits à base de lait animal. Par exemple, il n'est pas possible d'utiliser le mot "yaourt" ou "fromage" pour un substitut végétal.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco