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Startup: les licornes vont-elles disparaître au profit des centaures?

Dans le bestiaire des startups, un nouvel animal apparait: le centaure. Toujours fantastique mais, paradoxalement, bien plus rationnel que la licorne.

Une nouvelle bête dans le petit monde des startups. Après la licorne (entreprise non cotée valorisée à un milliard de dollars), le zèbre (entreprise rentable avec une valorisation plus modeste) ou encore le cafard (entreprise de niche capable de résister à toutes les crises), voici le centaure.

Dans le nouveau contexte monétaire mondial, où l'argent magique n'existe plus, c'est donc ce cheval à tête et corps d'humain qui revient régulièrement dans les discussions. Meilleure exemple d'un centaure? EcoVadis, startup française créée en 2007 dont la valorisation a dépassé le milliard grâce à une nouvelle levée de fonds annoncée sur BFM Business.

Encore plus rare

Le centaure est une jeune pousse dont le revenu annuel récurrent (ARR) dépasse les 100 millions de dollars, une part du chiffre d'affaires qui, comme son nom l'indique, revient chaque année. C'est un indicateur très utilisé dans les entreprises qui proposent des abonnements pour réaliser des projections financières.

En clair, si le centaure est apprécié, c'est parce qu'il donne davantage d'assurance aux investisseurs. Comme l'ont remarqué Les Echos, l'utilisation de l'ARR est désormais le principal critère du dernier rapport de Bessemer Venture Partners (BVP), pour juger de la valeur des startups du logiciel. "À 100 millions de dollars d'ARR, les centaures ont une bonne adéquation produit-marché, une stratégie de mise sur le marché évolutive et une clientèle croissante" indique le rapport.

Retour à la raison

Selon BVP, 520 licornes sont nées en 2021 contre 60 centaures. Au total, on comptait 150 centaures, un animal finalement bien plus rare que la licorne.

Alors est-ce la fin des licornes? La hausse des taux aux Etats-Unis et bientôt en Europe sonne la fin de l'argent gratuit qui inondait les marchés et donc les startups. La France avait d'ailleurs réalisé une année 2021 incroyable mais l'émergence de nouvelles licornes devrait probablement se tarir, à mesure que les investisseurs se montrent plus prudents. Le centaure, c'est finalement le signe du retour à la raison.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business