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SFR: la direction retire la demande d'homologation du plan de départs

SFR prévoit jusqu'à 1.700 départs volontaires en 2021, soit 11% des effectifs

SFR prévoit jusqu'à 1.700 départs volontaires en 2021, soit 11% des effectifs - Philippe HUGUEN

L'opérateur télécoms a accepté de retirer la demande d'homologation de son plan de départs pour reprendre "une ultime négociation" avec les représentants du personnel.

La direction de l'opérateur télécoms SFR (Groupe Altice également propriétaire de BFMTV et BFM Business) a accepté de retirer la demande d'homologation de son plan de restructuration auprès de l'administration du travail afin de reprendre "ces deux prochaines semaines" le dialogue avec les élus du personnel.

"Afin de tenter une ultime négociation, nous avons décidé aujourd'hui de retirer notre demande d'homologation et en informons l'administration", écrit vendredi le PDG de SFR, Grégory Rabuel, dans un courriel aux salariés transmis à l'AFP. "Nous allons ainsi organiser au cours des deux prochaines semaines des réunions de négociation avec vos délégués syndicaux", ajoute-t-il.

"C'est un premier pas de fait mais c'est loin d'être gagné", a réagi Olivier Lelong, délégué syndical central adjoint de la CFDT. "Il y a certainement eu des pressions pour les amener dans notre sens. Ca ne veut pas dire qu'ils accepteront tout".

"Garantie de stabilité des emplois" jusqu'en 2024

Jeudi, l'intersyndicale Unsa-CFDT-CFTC avait indiqué avoir proposé une médiation et une proposition d'accord autour du projet de restructuration de l'opérateur téléphonique qui prévoit jusqu'à 2000 suppressions de postes sur la base du volontariat.

Cette proposition est structurée autour d'une "garantie de stabilité des emplois" jusqu'en 2024, une clause garantissant l'"effectivité du volontariat" des candidats au départs, un "accompagnement personnalisé" et une "prévention des risques psychosociaux" liés à la réorganisation.

"Certaines demandes nous paraissent totalement déraisonnables et en cela inacceptables", prévient dans son courriel SFR, qui espère "un climat serein et constructif" afin d'aboutir à un accord majoritaire. "L'intersyndicale s'inquiète du refus de la médiation par la direction, qui seule garantirait l'organisation d'un débat apaisé conformément à l'histoire des relations sociales au sein de SFR", a réagi ensuite l'intersyndicale dans un communiqué, après avoir officiellement formulé ce souhait la veille.

"Déloyal"

SFR a soumis le 14 septembre son projet de restructuration à la Direction régionale et interdépartementale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (Drieets) qui disposait ensuite de trois semaines maximum pour se prononcer sur l'homologation du plan. Les syndicats ont récemment été confortés par une décision du tribunal judiciaire de Paris, qui a jugé "déloyal" le comportement de SFR.

Ils reprochaient à l'opérateur d'avoir élaboré le plan de restructuration dès 2020, alors qu'un accord de protection de l'emploi courait jusqu'au 31 décembre 2020 et qu'aucune suppression de postes n'avait été évoquée lors de la procédure de consultation sur les orientations stratégiques menée cette année-là.

P.L. avec AFP