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Salaires: le bras de fer continue dans l'hôtellerie-restauration

Les organisations patronales des secteurs de l’hôtellerie et de la restauration proposent une nouvelle grille en augmentant de 16% en moyenne les salaires. Mais les syndicats demandent également des avancées sur les conditions de travail.

Après un mois de négociations, les représentants des employeurs promettent une revalorisation de 16,33% en moyenne des salaires dans l'hôtellerie-restauration par rapport à la grille actuelle, et 5% de plus que le Smic dès le premier niveau de la grille. Un effort "historique" selon le patronat.

"Une entreprise sur deux est déjà au-delà des minimas conventionnels, ne serait-ce que pour être attractif, c'est pour cela qu'on ne peut pas non plus monter dans des niveaux qui soient trop exubérants, et [...] économiquement aujourd'hui ça reste très tendu, a souligné Thierry Grégoire, président UMIH Saisonniers, sur BFM Business ce lundi. On a fait une proposition qui nous semble être cohérente, charge aux syndicats de salariés aujourd'hui d'y mettre leur signature".

Le 17 janvier prochain, ils rencontreront les représentants syndicaux avec l'espoir de signer cette nouvelle grille. déjà la CFDT, représentant un tiers des salariés, reconnait des avancées favorables.

"16%, c'est très honorable […], on aurait souhaité plus, mais on est quand même arrivé sur quelque chose de correct […]. À savoir que sur les autres branches, les négociations ont porté sur des augmentations de 1%, 2%, 2,5%", a salué Stéphanie Dayan, secrétaire nationale de la CFDT Services, également invitée sur BFM Business ce lundi. On fait un saut qu'on a pas fait depuis des années. Je salue ce saut, mais […] il a fallu la pandémie pour en arriver là et c'est dommage".

Conditions de travail

Malgré ces avancées, aucune des organisations syndicales ne veut à ce stade s'engager sur une signature. Ainsi, la CFDT ne signera pas cette nouvelle grille tant qu'il n'y aura pas un engagement de la part du patronat à négocier sur les conditions de travail, comme les coupures entre les services, les heures supplémentaires, ou encore le travail de nuit et du dimanche. Face à l'incertitude économique, le patronat a reporté ces sujets aux prochaines réunions prévues de février à mai.

"J'espère que les [représentants des entreprises] sont véritablement prêts à […] travailler vraiment ces conditions pour rendre attractif ce secteur et donner aux gens envie d'y rester. C'est primordial pour ce secteur, sinon […] on va perdre encore un peu plus [de salariés] et ça devenir très compliqué. Les hôtels fermeront encore leurs salles de restaurant […] et de petit déjeuner puisqu'il n'y a pas assez de personnel", alerte Stéphanie Dayan.

Mais le patronat a déjà prévenu: tout ne pourra pas être réglé au niveau de la branche et des conventions collectives, ce seront aussi aux entreprises de trouver des solutions pour le confort de leurs salariés.

Thomas Schnell et Hélène Cornet avec Jérémy Bruno