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Portugal: les chauffeurs de taxis, en grève, manifestent contre une "loi Uber"

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- - Patricia De Melo Moreira - AFP

Quelque 500 chauffeurs ont protesté mercredi à Lisbonne contre la loi encadrant l'activité des sociétés comme Uber, Cabify et Taxify, qui doit entrer en vigueur début novembre.

En grève depuis une semaine, des centaines de chauffeurs de taxis portugais ont manifesté mercredi devant le Parlement à Lisbonne pour protester contre une nouvelle loi encadrant l'activité des sociétés de location avec chauffeur (VTC).

Le mouvement engagé depuis le 19 septembre à Lisbonne mais aussi à Porto (nord) et Faro (sud), perturbait sensiblement la circulation automobile dans la capitale, les couloirs de bus de certaines artères étant bloqués par des taxis à l'arrêt. Les touristes débarqués à l'aéroport de Lisbonne rencontraient eux aussi des difficultés accrues pour rejoindre le centre-ville.

"Nous voulons une loi équitable, tout simplement!", a confié à l'AFP Fernando Pereira, un chauffeur taxi lisboète qui exerce depuis 32 ans. "Cette loi vient légaliser une concurrence déloyale. C'est du sur mesure pour des sociétés comme Uber", a affirmé Florêncio de Almeida, président de l'association de taxis Antral, à l'origine de ce mouvement qui réclame notamment une limitation du nombre de VTC leur faisant concurrence. "Tant qu'on aura pas obtenu de garanties de la part du gouvernement, on ne bougera pas", a-t-il assuré.

"Le gouvernement ne modifiera pas une loi qui vient d'être approuvée par le Parlement et promulguée par le président de la République", a toutefois déclaré le Premier ministre Antonio Costa lors d'un débat au Parlement.

"Il y a bien une situation d'inégalité, mais en faveur des taxis", a ajouté le chef du gouvernement, en défense d'une loi qui prévoit aussi l'introduction d'une taxe de 5% sur la commission d'intermédiation prélevée par les sociétés comme Uber.

En Espagne, où la bataille fait aussi rage entre taxis et VTC, ce sont au contraire les chauffeurs des plateformes Uber et Cabify qui ont prévu de manifester jeudi à Madrid. Ils protestent contre un décret du gouvernement qui selon eux pourrait entraîner des retraits de licences VTC et menacer quelque 60.000 emplois.