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Paris: les Autolib’ prennent le chemin de la casse

Les Autolib' destinées à la casse

Les Autolib' destinées à la casse - ERIC PIERMONT / AFP

Plusieurs centaines de Bluecar auraient déjà été acheminées d'Ile-de-France vers un site de recyclage de voitures dans le Loir-et-Cher ces derniers jours.

Une histoire qui finit mal. Depuis l’annonce de la résiliation du contrat entre le Syndicat Autolib’ Vélib’ Métropole, qui regroupe les 98 communes, et le groupe Bolloré à compter du 31 juillet, l’avenir des Bluecar grises, incarnation du service d’autopartage électrique à Paris et en Ile-de-France, a soulevé de nombreuses interrogations.

En effet, à dix jours de l’interruption totale du service, que faire des 4000 voitures électriques mises à la disposition des Parisiens et Franciliens depuis sept ans? L'hypothèse d'un rachat par les municipalités avait très vite été écartée. Et pour cause, ces dernières étaient seulement soumises à l'obligation contractuelle de racheter les bornes de charge, et non les véhicules.

Plusieurs centaines de voitures à la casse

Selon le magazine Challenges, le groupe Bolloré aurait donc choisi l'option de la casse pour au moins une partie de sa flotte. En effet, plusieurs centaines de Bluecar auraient déjà transité par camions porte-voiture vers Romorantin-Lanthenay, dans le Loir-et-Cher, à moins de 200 km de la capitale. Plus précisément, elles auraient été acheminées jusqu’au site de l’entreprise Indra, société spécialisée dans le recyclage automobile.

Sans confirmer l’information, Bolloré a reconnu auprès de Challenges que la destruction des véhicules est "en cours d’étude". De son côté, la société Transports Satas, chargée de conduire les BlueCar jusqu’à Romorantin, explique que son client lui a "demandé de ne rien communiquer sur cette mission".

"Fiabilité proverbiale"

La décision d'envoyer les véhicules à la casse peut surprendre compte tenu des dernières déclarations du groupe Bolloré. Initialement, beaucoup pensaient que le propriétaire de la flotte allait réallouer les voitures à ses autres services d’autopartage à Bordeaux, Lyon ou encore Turin. D’autant que le groupe Bolloré, contacté il y a quelques semaines par Challenges, assurait "que les autos se réparaient facilement, et que leurs moteurs et batteries étaient d'une fiabilité proverbiale".

Un second scénario aurait consisté à vendre les véhicules. C'est du moins ce qu'avait laissé entendre le propriétaire: "Ces voitures restent (...) la propriété du Groupe Bolloré qui ne s'interdit pas d'étudier l'intérêt de les céder à des entreprises ou à des particuliers. Mais il est vraiment trop tôt pour le dire", a indiqué un porte-parole du groupe Bolloré à Challenges.

Autolib' sera remplacé par Moov’in.Paris, service de Renault. Le constructeur français mettra à disposition des Franciliens 120 voitures dès le mois de septembre.

P.L