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LGV, autoroutes, vélo, trottinettes... Voilà les grands projets de transports prévus par le gouvernement

La ministre des Transports présente son projets d'orientation des mobilités qui planifie les grandes infrastructures de transport de ces 10 prochaines années.

La ministre des Transports Elisabeth Borne a présenté lundi son projet de loi d'orientation des mobilités (LOM), un texte qui vise à améliorer les déplacements du quotidien et planifier construction et rénovation d'infrastructures.

Le texte est "un projet de loi visant à améliorer la mobilité du quotidien", a-t-elle dit à l'issue du conseil des ministres.

Il doit d'abord, selon elle, permettre de "sortir les zones blanches de la mobilité" pour "apporter partout des solutions pour sortir de la dépendance à la voiture individuelle". Initialement annoncée pour le printemps, la LOM a été plusieurs fois retardée, notamment à cause de la réforme ferroviaire. 

C'est un hasard si sa présentation survient au beau milieu du mouvement des "gilets jaunes", amorcé sur un mouvement de protestation contre la hausse de la fiscalité sur les carburants. Le gouvernement a finalement décidé d'exclure du projet de loi les péages urbains.

Par ailleurs, le texte prévoit de couvrir l'ensemble du territoire d'une "autorité organisatrice de la mobilité". Les intercommunalités seront invitées à se saisir du sujet d'ici à fin 2020, remplacées au besoin par les régions.

Vélos, trottinettes et biogaz

Pour "accélérer le développement des nouvelles solutions de mobilité", la LOM doit encadrer l'essor des véhicules autonomes, clarifier le cadre du covoiturage et celui des engins en libre-service (comme les trottinettes), permettre aux autorités organisatrices d'aménager l'espace urbain et aussi ouvrir les données. 

Régions et agglomérations devront aussi d'ici à 2021 veiller à ce qu'existent partout des applications permettant de trouver le meilleur itinéraire, payer son trajet, valider son ticket, etc. Au chapitre de "la réussite de la transition écologique des mobilités", la LOM prévoit des mesures en faveur du vélo (contre le vol, ou pour encourager le déploiement de stationnements sécurisés), pour aider la transition des parcs automobiles vers l'électrique ou favoriser le biogaz.

Le texte envisage aussi la création d'un "forfait mobilités durables" pour encourager les déplacements domicile-travail en vélo ou en covoiturage et la création de zones à faibles émissions dans les villes.

Il comprendra aussi la réforme du permis de conduire promise par le président Emmanuel Macron le 9 novembre, pour réduire les délais et en baisser le coût.

Enfin, la programmation des infrastructures des transports veut apporter une "visibilité pluriannuelle", avec comme priorité la rénovation des réseaux existants.

Pour la première fois, ce projet de loi apportera une vision sur dix ans des investissements dans les transports. Il s'agit de sortir des promesses non financées de ces dernières années", a relevé Elisabeth Borne. 

Voici les principaux projets ferroviaires, routiers et fluviaux envisagés par le gouvernement, décrits dans une annexe au projet de Loi d'orientation des mobilités (LOM) présenté lundi en Conseil des ministres.

Les voies ferrées

- Ligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse: priorité à l'aménagement des sorties de Bordeaux et Toulouse (travaux lancés dans le quinquennat, d'ici 2022), puis au tronçon Agen-Toulouse. Le gouvernement cherche avec les collectivités locales des ressources dédiées pour accélérer le calendrier.

- Ligne nouvelle entre Paris et la Normandie: priorité à l'aménagement de la gare Saint-Lazare à Paris (travaux lancés dans le quinquennat), puis à la réalisation de Paris-Mantes (lancement des travaux avant 2027) et à la traversée de Rouen.

- Liaison Marseille-Nice: d'abord des améliorations du côté de Marseille, Toulon et Nice (travaux lancés dans le quinquennat), puis une gare souterraine à Marseille Saint-Charles --qui ne serait plus en cul-de-sac-- et des aménagements sur le reste de la ligne.

- Ligne nouvelle Roissy-Picardie: réalisation en donnant la priorité aux trains régionaux (premiers travaux lancés dans le quinquennat).

- Ligne nouvelle Rennes-Redon: une nouveauté destinée à accélérer les liaisons Rennes-Nantes et Rennes-Quimper, pour compenser l'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes (études lancées dans le quinquennat). Une nouvelle signalisation doit parallèlement être déployée d'ici 2027 sur la ligne Le Mans-Angers-Nantes.

- Rénovation des lignes classiques Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT) et Paris-Clermont, et achat de trains neufs (dans le quinquennat).

- Le grand tunnel du Lyon-Turin, sous les Alpes, reste cité parmi les engagements du gouvernement en attendant que les Italiens adoptent une position définitive.

- Ligne nouvelle Montpellier-Perpignan: pas de calendrier. 

Les routes

- Lancement d'ici cinq ans des chantiers de quatre autoroutes à péage déjà déclarées d'utilité publique: Toulouse-Castres (A69), Route Centre Europe Atlantique (RCEA) dans l'Allier (A79), contournement de Rouen (A133 et A134), achèvement de l'axe Rouen-Orléans dans l'Eure-et-Loir (A154)

- Achèvement d'ici le milieu des années 2020 du doublement de la très accidentogène Route Centre Europe Atlantique (RCEA) dans la Saône-et-Loire (N70, N79 et N80).

- Désaturation de l'axe Toul-Nancy-Metz-Luxembourg (projet A31bis) d'ici 2027: contournement à péage de Thionville et élargissement jusqu'au Luxembourg, élargissement de l'axe existant de Nancy à Metz, contournement de Nancy dont le tracé reste à définir.

- Contournement d'Arles (A54), dont le tracé est contesté: relance des études.

- Abandon du projet d'autoroute de Salon-de-Provence à Fos-sur-Mer (A56), au profit d'une route ordinaire.

- S'ajoute un plan d'aménagements pour une vingtaine de routes nationales --déviations, aménagements de traversées d'agglomérations, créneaux de dépassements, rectification de carrefours, etc.--, doté de 1 milliard d'euros sur dix ans.

Le fluvial

- La construction du canal Seine-Nord Europe, destiné à relier l'agglomération parisienne au réseau fluvial du Benelux, sera confiée à un établissement public régional. Le début des travaux est envisagé dans ce mandat, et la mise en service avant la fin du suivant. 

- Ce très grand projet doit être complété par la mise à grand gabarit de la Lys à la frontière franco-belge et de la mise de l'Oise à grand gabarit entre Creil et Compiègne, dans l'Oise.

- En amont, la Seine doit être mise à grand gabarit "à l'horizon de dix ans" entre Bray-sur-Seine (Seine-et-Marne) et Nogent-sur-Seine (Aube).

F.B. avec AFP