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Les hôtels de luxe parisiens relèvent la tête mais restent fragiles

L'entrée du Ritz, à Paris.

L'entrée du Ritz, à Paris. - Lionel BONAVENTURE / AFP

Si l'activité des établissements de luxe parisiens semble rebondir après un période délicate, les professionnels s'exposent à un risque de suroffre ces prochaines années en raison de l'augmentation continue des capacités hôtelières dans la capitale.

Les palaces n’ont jamais été aussi nombreux à Paris. Alors que la capitale dénombrait environ 1100 chambres en hôtellerie de luxe en 2012, elle en comptera 2100 à l’horizon 2020, selon la dernière étude du cabinet KPMG qui précise qu’il s’agit "d’un chiffre sans comparaison à l’international".

Récemment, la réouverture du Rtiz en 2016, du Crillon en 2017 et du Lutecia en 2018 ont accru un peu plus l’offre de luxe et "la capitale devra absorber au cours des prochaines années l’arrivée sur le marché de plus de 200 chambres supplémentaires portées par de grandes enseignes et marques (Bulgari, Cheval, Blanc, Fauchon, etc.), sans compter les ouvertures de boutique hôtels 5 étoiles prévues", précise KPMG. 

Un taux d'occupation en hausse

Il faut dire que l’activité semble redécoller après la période morose post-attentats. Paris peut se targuer aujourd’hui d’avoir la capacité d’hôtels ultra-luxe la plus importante d’Europe ainsi que le revenu total par chambre disponible (TrevPAR) le plus élevé (933 euros) parmi 9 destinations étudiées. Les palaces parisiens ont ainsi vu leur taux d’occupation progresser, passant de 53,8% en 2016 à 55,8% en 2017.

Si les différents établissements ont retrouvé des couleurs, c'est notamment grâce au retour de certaines clientèles étrangères qui avaient délaissé Paris. À cet égard, les nuitées américaines ont progressé de 8% en 2017, de 10% pour les Russes et de 25% pour les Japonais.

Risque d'excès d'offre

Reste que le taux d’occupation demeure encore loin des performances de l’année 2014: "Nous ne croyons plus à un retour de performances aux niveaux d’occupation d’avant 2014. La capacité a trop évolué, les clients n’ont plus la même façon de consommer", explique à KPMG Claudio Ceccherelli, directeur du Park Hyatt Paris Vendôme.

Et l’augmentation du nombre d'hôtels de luxe ces prochaines années ne devraient pas arranger les choses. Désormais, les professionnels craignent un risque de suroffre. Car même si l’arrivée de nouveaux clients étrangers fortunés peut en partie compenser l’accroissement continue des capacités des établissements, elle ne saurait le combler totalement.

Paul Louis