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Le patron d'Uber croit plus aux deux-roues qu'à la voiture pour la ville

Uber a racheté au printemps 2018 la start-up américaine Jump, spécialiste du vélo électrique en libre service.

Uber a racheté au printemps 2018 la start-up américaine Jump, spécialiste du vélo électrique en libre service. - Jump/Uber

Uber veut se concentrer davantage sur les vélos ou les trottinettes électriques, même si cela devrait dégrader ses recettes. Le PDG d'Uber va inciter les clients à prendre des deux-roues pour les trajets les plus courts et à réserver les voitures pour des courses plus longues et plus rémunératrices pour les chauffeurs aussi.

Uber mise sur l'essor des deux-roues en ville, dans le cadre de l'évolution de ses services de mobilité urbaine. Dans un entretien au quotidien Financial Times, son PDG, Dara Khosrowshahi, envisage de passer de la voiture aux vélos et trottinettes électriques pour assurer des trajets plus courts dans le cadre de sa stratégie à long terme.

"Durant les heures de pointe, il est très inefficace qu'une masse de métal d'une tonne transporte une personne pour l'emmener 10 rues plus loin", a-t-il déclaré au journal britannique. "À court terme financièrement, ce n'est peut-être pas une victoire pour nous, mais stratégiquement, à long terme, nous pensons que c'est exactement ce que vers quoi nous devons aller" ajoute-il.

Uber a racheté la start-up Jump dans la location de vélo électrique

Sans attendre, Uber s'est déjà engagé dans ces nouvelles mobilités urbaines. Il a d'abord ajouté la possibilité de louer aux États-Unis des vélos électriques à son application début 2018 grâce à Jump, start-up qu'il a ensuite acquis en avril 2018 pour environ 200 millions de dollars. Ce service sera bientôt disponible à Berlin. Le géant américain des services de VTC a également conclu des accords avec Lime, une compagnie de location de trottinettes électriques en libre-service, et avec Masabi, une société basée à Londres qui propose des billets pour les transports publics.

Si Uber est convaincu qu'il gagnera moins d'argent en vélo qu'à partir du même trajet effectué en voiture, il fait un pari (risqué) de long terme. Selon lui, cet impact négatif sera compensé par le fait que ses clients utiliseront à terme son application pour d'autres trajets en voiture plus réguliers et plus rémunérateurs. Reste à convaincre ses actionnaires qui doivent encaisser la succession des pertes trimestrielles, dont 891 millions de dollars pour le seul deuxième trimestre 2018 et après une perte colossale annuelle de 4,5 milliards de dollars sur l'exercice 2017.

Frédéric Bergé