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L'Indonésie ne commandera des Airbus et des Boeing que si le kérosène intègre de l'huile de palme

Jakarta demande aux États-Unis et à la France de ne pas bloquer la production sur leur sol de kérosène à partir d'huile de palme. A défaut, elle se passera des avions américains et européens.

Acheter des avions à Airbus et à Boeing, oui, mais seulement si les entreprises indonésiennes peuvent implanter des sites de productions de kérosène en France et aux États-Unis, a déclaré le ministre du Commerce mardi, selon Reuters.

Pourquoi cette condition? Le carburant serait fabriqué à partir d'huile de palme, dont l'Indonésie est le premier producteur mondial. Le pays cherche à en soutenir la production, alors que l'Union européenne et les États-Unis sont en train d'en réduire leur utilisation à cause de son impact sur l'environnement.

À Marseille, la justice a été saisie en juillet pour revenir sur l'autorisation accordée à la raffinerie Total de la Mède d'utiliser de l'huile de palme. L'Europe va mettre progressivement fin à son utilisation dans les carburants à compter de 2030. Et aux États-Unis, des droits antidumping pouvant atteindre 341% ont récemment été imposés sur les biodiesels indonésiens.

Airbus et Boeing déjà informés

Le ministre indonésien du Commerce, Enggartiasto Lukita, a déjà transmis ses exigences à son homologue américain, lors d'une visite à Washington le mois dernier. "Nous avons demandé que les entreprises indonésiennes soient autorisées à produire du biocarburant pour avion aux États-Unis", a-t-il déclaré et ils auraient répondu "positivement".

Les mêmes conditions ont été transmises à Airbus. Le ministre avait auparavant déclaré que son pays cesserait d'acheter des avions du constructeur européen si Bruxelles mettait en œuvre ses objectifs de baisse de l'utilisation de l'huile de palme dans les biocarburants.

La compagnie aérienne nationale, Garuda Indonesia, avait précédemment annoncé qu'elle reportait les livraisons d'appareils Airbus et Boeing déjà commandés pour tenter d'améliorer sa situation financière. En revanche, Lion Air, une société privée, a confirmé en avril une commande de 50 Boeing 737 MAX d'une valeur de 6,2 milliards de dollars (5,4 milliards d'euros) au prix catalogue.

J.-C.C.