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Que fait Smart Immune, la biotech française qui a séduit la Fondation de Bill Gates?

C'est la première fois que la fondation du milliardaire américain et de son ex-femme investit dans une biotech française.

5 millions de dollars et une entrée dans le capital. Pour la première fois, la Fondation Bill et Melinda Gates mise sur une biotech française: Smart Immune, spécialisée dans la thérapie cellulaire.

Cette entreprise a développé ProTCell, une thérapie qui restaure plus rapidement les capacités du système immunitaire et dont les perspectives ont visiblement convaincu le fondation du milliardaire américain et de son ex-femme.

Invitée de BFM Business, Karine Rossignol, cofondatrice et directrice générale de Smart Immune détaille le concept: "on réarme le système immunitaire très rapidement, à la fois contre les cancers et contre les infections après une greffe. On a développé un nouveau type de thérapie cellulaire, un nouveau type de cellule qui est capable d'être éduqué très vite par votre corps".

Aller plus loin dans le traitement contre le VIH

Principal intérêt, la rapidité de la réponse: "normalement ça prend 18 mois dans une greffe normale, nous on va réduire ça à 100 jours et ça c'est hyper important pour changer le pronostic des patients" ajoute-t-elle et limiter par exemple les rejets.

Comment Smart Immune a-t-elle convaincu la Fondation Bill et Melinda Gates?

"On a la chance d'avoir un chairman, Sébastian Lombardo, qui est très impliqué à nos côtés et il a rencontré la Fondation à Vancouver, il leur a parlé de nous, ils connaissaient ce qu'on était capable de faire avec notre techno. On a ensuite pitché devant les scientifiques de la Fondation", ces derniers devant valider "si notre science tient la route ou pas. Ils ont cette réputation d'être très exigeants".

Cet investissement devrait également permettre d'aller plus loin dans le traitement contre le VIH, au cœur des objectifs de la Fondation Gates et tout un éventail de maladies.

"On va reconstruire un système immunitaire qui va être résistant au virus du sida et c'est ça qui les intéresse chez nous. Ils vont financer un premier essai sur la leucémie adulte aiguë" pour après être utilisé pour d'autres traitements. "C'est une collaboration au long cours" ajoute Karine Rossignol.

De quoi également attirer d'autres fonds d'investissements, "ça va nous aider" assure la dirigeante qui tient néanmoins au tropisme européen de la biotech et qui vise une nouvelle levée de fonds de 50 millions d'euros cette année.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business