Protégé d'un rachat américain par Bercy il y a trois ans, Photonis a changé de dimension

Il y a trois ans, au nom de la souveraineté stratégique, Bercy avait empêché le rachat de Photonis, spécialiste de la vision nocturne, par un groupe américain. Soutenue par un fonds d'investissement européen, l'entreprise a depuis renforcé sa position dans le monde.

Des nouvelles de Photonis… Il y a trois ans, cette entreprise française stratégique, spécialiste de la vision nocturne mondialement reconnu, avait failli passer sous pavillon américain. Mais devant le refus catégorique du gouvernement, Photonis avait finalement trouvé un partenaire européen: la holding d'investissement HLD. Depuis cette séquence mouvementée, cette alliance a permis à Photonis de changer de dimension.

Depuis quelques mois, l'entreprise basée à Mérignac multiplie les acquisitions. D'abord le belge Xenics et le québécois Telops, tout deux spécialisés dans les caméras infrarouges. Et la semaine dernière, Photonis a annoncé mettre la main sur l'allemand Proxivision - un vieux client - qui lui, est un spécialiste de la détection ultra-violet.

Un champ d'activité diversifié

Photonis étend plus que jamais son spectre d'influence dans le monde tout en élargissant son champs de compétences. Car si l'entreprise est surtout connue pour équiper nos forces spéciales avec se lunettes de vision nocturne, le groupe intervient également dans des marchés très divers comme le médical, le contrôle de chaînes industrielles, les lasers ou encore le nucléaire.

Ces activités parfois souveraines, à haute valeur ajoutée, ont un temps aiguisé les appétits de la concurrence, en particulier de l'américain Teledyne il y a 3 ans donc. Sans succès, Bercy s'étant montré très protecteur de sa pépite. C'est finalement HLD, le groupe d'investissement de Jean-Bernard Lafonta, qui l'a emporté avec la promesse d'atteindre 150 millions de chiffre d'affaires et de doubler la taille de l'entreprise d'ici cinq à dix ans.

Jean-Baptiste Huet, avec Clément Lesaffre