BFM Business
Entreprises

Pour reprendre Ascoval, la justice choisit British Steel

Le TGI de Strasbourg a confié ce jeudi la reprise d'Ascoval et de ses 270 salariés à British Steel, deuxième groupe sidérurgique au Royaume-Uni.

La chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg a confié la reprise de l'aciérie Ascoval de Sainte-Saulve (Nord) et de ses 270 salariés au sidérurgiste britannique British Steel, a-t-on appris ce jeudi auprès du tribunal.

La chambre commerciale "arrête le plan de cession de (...) Ascoval à la société Olympus Steel Ltd", maison-mère de British Steel, a indiqué le greffe du TGI de Strasbourg. La prise d'effet de cette cession a été fixée au "15 mai 2019 à minuit".

"Heureux et soulagés"

Le plan de reprise prévoit notamment la reprise de l'ensemble des 270 salariés que compte encore Ascoval "avec l'ensemble de leurs droits acquis", ont indiqué dans un communiqué conjoint Ascoval et British Steel.

"Nous avons été très impressionnés, malgré les difficultés traversées, par le dynamisme, la motivation exemplaire et les qualités techniques des équipes, ainsi que par le soutien de toutes les parties prenantes", a souligné le président de British Steel, Roland Junck, cité dans le communiqué. "Nous avons aussi pu apprécier la modernité des équipements de l'aciérie (...), son emplacement stratégique qui facilite l'interaction avec les marchés européens, et (...) ses qualités environnementales et économiques", a-t-il ajouté.

"Nous sommes très heureux et soulagés de passer sous l'étendard British Steel, qui compte parmi les principaux fabricants d'aciers en Europe et spécialistes des produits longs", s'est réjoui le président d'Ascoval, Cédric Orban, également cité dans le communiqué. "Le projet (de British Steel) est solide en terme de développement industriel" et "permet d'assurer la stabilité financière de l'aciérie", a-t-il ajouté.

Bruno Le Maire sur le site 

British Steel était l'unique candidat suffisamment solide encore en lice après la défection lors de l'ultime audience, le 24 avril, du fabricant italien d'aciers spéciaux Calvi Networks, contraint de jeter l'éponge faute d'avoir pu boucler son plan de financement. Encore formellement sur les rangs, l'industriel régional Pascal Cochez et le fonds SecuFund Industry, n'étaient pas jugés pas assez crédibles par les acteurs du dossier pour assurer l'avenir du site nordiste.

Créée en 1975 par Vallourec et devenue Ascoval en 2017, l'aciérie qui fabrique des tubes d'aciers spéciaux attend un repreneur depuis la liquidation judiciaire en février 2018 du groupe Asco Industries, auquel le sidérurgiste Vallourec avait cédé 60% de l'usine. Dans un premier temps, les magistrats strasbourgeois avaient accordé la reprise d'Ascoval au franco-belge Altifort. Mais fin février, celui-ci s'était désisté, incapable de réunir les fonds nécessaires. Cet épisode avait été vécu comme une véritable douche froide par les salariés.

Dans un communiqué, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a "salué la décision du Tribunal de grande instance de Strasbourg" ainsi que "l'attitude particulièrement responsable dont les salariés de l'entreprise et leurs représentants ont fait preuve tout au long de la procédure". Bruno Le Maire se rendra d'ailleurs sur le site d'Ascoval de Saint-Saulve dans le Nord ce jeudi après-midi, a annoncé son ministère.

Paul Louis avec AFP