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Pour la CFDT, "il faut veiller à maintenir l'emploi" chez Carrefour

Sylvain Macé, délégué syndical CFDT chez Carrefour, était l'invité ce vendredi matin de Good Morning Business sur BFM Business. Selon lui, l'éventuel rachat du distributeur par Couche-Tard a surpris en interne et inquiète les salariés.

Carrefour pourrait devenir canadien. Le groupe canadien Couche-Tard, spécialiste des supérettes, veut mettre la main sur le géant français de la distribution. "Ce qui domine chez les salariés de Carrefour, c'est la surprise et maintenant l'inquiétude", a réagi Sylvain Macé, délégué syndical CFDT, qui était l'invité ce vendredi matin de Good Morning Business. Le syndicaliste assure ne pas s'opposer d'emblée au projet de mariage.

"Le problème n'est pas d'avoir une hostilité a priori, c'est de savoir exactement de quoi il retourne, et de réfléchir au calendrier. On est dans une période où les salariés sont fortement exposés depuis le début de la crise sanitaire", juge Sylvain Macé.

"C'est que cette proposition n'était pas du tout attendue. On pose des questions essentielles à l'entreprise: quelle est la nature du projet? Est-ce une démarche financière du conseil d'administration ou un vrai projet d'entreprise qui consiste à créer un géant de la distribution mondiale?", s'interroge Sylvain Macé, qui veut aussi poser la question des "garanties sociales".

"Situation socialement tendue"

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire et la ministre du Travail Elisabeth Borne se sont dits opposés au rachat du distributeur français. "Carrefour a procédé à de très nombreuses restructurations depuis trois ans. On a subi des plans sociaux, des plans de départs volontaires, des ruptures conventionnelles collectives, des passages en location-gérance. La situation du groupe est socialement très tendue. Si le propos des ministres, c'est de dire garantissons l'emploi, on accueille ça favorablement. Reste à savoir si le gouvernement a des leviers pour le faire (…). Carrefour est le premier employeur privé, et il faut veiller à maintenir l'emploi".

J. Br.