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Planet Sushi au bord de la liquidation

Le numéro deux français des sushis, makis ou autres plats japonais placé en redressement judiciaire depuis février 2020 doit présenter un plan de continuation devant le tribunal de commerce de Nanterre ce jeudi.

C'était une des plus belles réussites françaises de la restauration sur place et à livrer de nourriture japonaise: Planet Sushi, lancé maintenant il y a plus de 22 ans, est le numéro deux du secteur.

Mais l'enseigne qui possède 18 restaurants en propre, une trentaine en franchise, et fait travailler plus de 350 personnes, est en redressement judiciaire depuis février 2020. En cause notamment, de lourdes dettes et un modèle économique fragilisé par la concurrence des acteurs en ligne de la livraison, des difficultés intervenues avant même la crise sanitaire.

Selon le Journal du Dimanche, le président-fondateur et actionnaire unique de la société, Siben N’Ser, doit présenter ce jeudi auprès du tribunal de commerce de Nanterre un plan de continuation pour éviter une liquidation pure et simple qui serait envisagée. Rappelons que le groupe avait été déjà placé en procédure de sauvegarde en 2014.

Passif de 16 millions d'euros

"Je vais me battre jusqu’au bout. Je suis sidéré que l’on envisage de nous liquider et de menacer 350 emplois alors que nous nous redressons, que nous avons remis à plat notre gestion" se désole Siben N’Ser au JDD. Ce dernier souligne avoir généré 2,5 millions d'euros de résultat au premier semestre.

Des arguments qui pourront paraître insuffisants auprès du tribunal pour valider le plan de continuation. L'entreprise présente en effet un passif de 16 millions d'euros pour une trésorerie évaluée à 2 millions d'euros pour 40 millions d'euros de chiffre d'affaires (contre 63 millions en 2018). "95% de nos créanciers nous suivent et nos administrateurs judiciaires nous soutiennent", affirme néanmoins le dirigeant.

L'entreprise souligne également avoir vu pendant le premier confinement son activité augmenter "comme jamais en 22 ans d’existence".

Selon Le Point, l’ex-DG du groupe La Pataterie, Alexandre Maizoué, parti en 2019 de Groupe Planet Sushi sur fond de désaccord stratégique, pourrait participer à un plan de reprise aux côtés d’un fonds, Montefiore Investment, présent au capital d’un autre géant du secteur, Côté Sushi.

Offre surabaondante

Malgré un plan de transformation initié en 2019 (sous la houlette de Alexandre Maizoué justement), avec une refonte de ses restaurants, Planet Sushi souffre comme ses concurrents d'une offre surabondante.

Charles-Henri Carboni, l’administrateur judiciaire en charge du dossier de Planet Sushi, déclarait il y a deux ans: "Seuls les plus costauds survivent", un constat validé par la disparition de certains acteurs comme la chaine Sushi West.

Les points de vente physique ont été mis à mal par les "corner shop", ou kiosques de vente. Les marques ayant fait le choix de vendre dans des kiosques en GMS (supermarchés et hypermarchés) ne connaissent pas la crise du sushi. Le précurseur de ce modèle de consommation, Sushi Daily, a atteint plus de 250 points de vente rien qu’en France, depuis son ouverture en 2010.

Même constat du côté de la livraison au coeur du modèle économique de Planet Sushi qui a souffert de sa mise en concurrence sur les plateformes de type Deliveroo ou Uber Eats.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business