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Pass sanitaire dans les cafés-restaurants: l'Umih exige le prolongement des dispositifs de soutien

L'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie estime que cette mesure aura un impact sur le chiffre d'affaires des établissements.

Résigné, le secteur de l'hôtellerie-restauration prend acte de l'extension du pass sanitaire à leurs établissements et ce, même sur les terrasses. Mais évidemment, l'inquiétude est grande tant sur son applications que sur ses conséquences en terme d'activité.

"Nous respecterons bien entendu l’obligation de vérification du pass sanitaire dans nos établissements. Cependant, sa mise en œuvre dans les premiers temps génère toujours de l’inquiétude. Le contrôle de notre clientèle, ce n’est pas notre métier et cela met à mal la spontanéité et la convivialité de nos lieux tandis que les quelques débordements qui ont été constatés ne nous rassurent pas", commente Roland Héguy, président confédéral de l’UMIH.

Son application sur les terrasses "apparait contradictoire avec les informations sanitaires considérant la propagation du virus plus forte en lieux clos et stigmatisant ainsi, à nouveau, nos établissements", juge l'organisation.

Une baisse de fréquentation de 15 à 25%

L'Umih rappelle que "plusieurs départements ont testé la présentation du pass sanitaire dans les restaurants et bars avant la promulgation de la loi. Le bilan est mitigé. Du personnel supplémentaire a dû être déployé pour contrôler le pass (ce qui sera très compliqué pour les petites structures). Une baisse de fréquentation entre 15 et 25% selon les restaurants a été constatée, de plus les restaurateurs volontaires ont tous subi des agressions dans leur établissement ou sur les réseaux sociaux". 

Sur BFMTV, David Zenouda, président de l'Umih Nuit Paris, indique: "concrètement, on va devoir embaucher des gens pour contrôler les pass, gérer les conflits avec la clientèle, c'est pas notre métier de faire la police dans nos établissements qui sont stigmatisés".

"Si le pass sanitaire devait avoir un impact économique sur le chiffre d’affaires de nos entreprises, nous exigerons le prolongement des dispositifs de soutien comme le fonds de solidarité.  Nous aurons des données chiffrées pour la rencontre fin août avec Bruno Le Maire, ministre de l’économie, des finances et de la relance", poursuit Roland Héguy.

"Concernant les conséquences de l’obligation du pass sanitaire pour nos salariés, il subsiste toujours des incertitudes. Le Conseil constitutionnel a censuré la rupture anticipée du contrat à durée déterminée (CDD), considérant que le salarié doit avoir le même traitement qu’il soit en CDD ou en CDI. Cependant, cela ne règle pas la question de l’affectation temporaire d’un salarié HCR qui ne respecterait pas l’obligation du pass sanitaire. Ainsi, les décrets d’application seront essentiels pour la mise en œuvre effective de la loi", souligne enfin l'Umih.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business