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Orpea: mouvements de grève dans une quinzaine d'établissements

Selon la CGT, plus de 15 établissements Orpea sur 227 se sont déclarés en grève pour un ou plusieurs jours.

Les salariés d'une quinzaine d'établissements Orpea ont lancé des mouvements de grève après la décision mi-mai du groupe de ne pas verser de prime d'intéressement cette année, a annoncé ce lundi la CGT, qui appelle à la grève à partir de vendredi dans l'ensemble des Ehpad du groupe. Plus de 15 Ehpad, sur 227 au total en France, se sont déjà déclarés en grève auprès de la CGT: "dans certains établissements il s'agit d'un jour de grève, dans d'autres davantage", a indiqué Dominique Chave, secrétaire général de la CGT "santé privée".

Par ailleurs, les personnels de "dizaines" d'autres maisons de retraite se préparent pour une grève plus large, prévue à partir de vendredi matin, a précisé le syndicat dans un communiqué. Dans la tourmente depuis la sortie en janvier du livre-enquête "Les Fossoyeurs", la direction de l'entreprise a précisé de son côté que ses résultats financiers "ne permettaient malheureusement pas de verser un intéressement cette année". Habituellement, cette prime était d'environ 700 euros, selon la CGT.

Prime Macron

En revanche, Orpea s'apprête à verser une "prime exceptionnelle de pouvoir d'achat" (Pepa), dite prime "Macron", de 1000 euros par salarié, a ajouté la direction, précisant que la décision avait été prise "avant même l'annonce de ce mouvement de grève". "L'objectif est de préserver le pouvoir d'achat des collaborateurs", et d'"aller au-delà de ce qui avait été versé les années antérieures, pour reconnaître le travail accompli par tous", a poursuivi la direction du groupe.

Mais selon Keline Sivabier, déléguée syndicale nationale CGT, les salariés toucheront moins que les années précédentes, où ils avaient touché l'intéressement et la prime Pepa. Pour la CGT, "la colère gronde" à cause du non-versement de la prime d'intéressement. Pour les salariés, cette prime "représente les vacances qui cette année n'auront pas lieu. Sacré culot pour cette nouvelle direction et ce nouveau DRH que d'agir ainsi face à des personnels aux petits salaires qui ont tant donné et continuent de donner", a fustigé le syndicat.

"Orpea continue de faire des bénéfices mais provisionne en vue des contentieux" ouverts sur des soupçons de maltraitance institutionnelle ou d'infractions financières après les révélations de Victor Castanet dans "Les Fossoyeurs". "Les salariés en ont ras-le-bol de devoir payer pour les abus d'Orpea", affirme Dominique Chave.

P.L. avec AFP