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Nissan est (enfin) prêt à investir dans Ampère, l'entité 100% électrique de Renault

Le conseil d'administration du constructeur japonais se réunit la semaine prochaine pour acter sa participation dans l'entité 100% électrique de Renault. Mais de nombreux détails restent flous.

Le retour du beau temps au sein de l'alliance Renault-Nissan? Le constructeur japonais, en proie à des guerres intestines, a fait le ménage dans sa direction le mois dernier. Les anti-Renault, dont l’ancien numéro deux du groupe, Ashwani Gupta, ont été remerciés, laissant les mains libres à son directeur général Makoto Uchida. Un coup de balai qui permet à Nissan d’avancer dans sa nouvelle relation avec Renault et ainsi d’acter sa participation dans Ampère.

Le constructeur japonais devrait finalement investir entre 700 à 800 millions d’euros, soit deux fois moins ce que ce que Renault avait un temps escompté. Nissan n'a jamais cru que la filiale 100% électrique pouvait être valorisée à 10 milliards d'euros, comme l'espère son directeur général Luca de Meo.

Un tour de table compliqué

Certains analystes jugent aussi que le constructeur français est trop gourmand. La banque d’investissement Barclays estime même qu'Ampère ne vaut que 5 milliards d'euros. Pour engranger le maximum de cash, Renault espère donc un coup de pouce de Mitsubishi, troisième constructeur de l'alliance, qui pourrait investir quelques petites centaines de millions d'euros.

Le tour de table d'Ampère ne se fait pas sans difficulté. L’introduction en bourse de l’entité électrique, à l’origine prévue pour la fin de l’année 2023, a été repoussée au printemps 2024, au plus tôt. Renault attend le bon moment, embourbé aujourd’hui dans un contexte de marché peu favorable, alors que Tesla et les constructeurs chinois, MG Motor en tête, se sont lancés dans une guerre des prix dans l’électrique. "Si les banquiers nous disent de ne pas y aller, on est prêt à ne pas y aller", conclut-on dans l’entourage de Renault.

Justine Vassogne et Matthieu Pechberty