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Les défaillances d'entreprises en hausse au deuxième trimestre

Selon les derniers chiffres d'Altares, les défaillances d'entreprises sont en hausse de 14,1% au deuxième trimestre, mais elles restent encore largement inférieures à leur niveau d'avant-crise.

Les défaillances d'entreprises repartent à la hausse au deuxième trimestre, mais le niveau est toujours très bas. Avec 6587 procédures collectives ouvertes, en hausse de 14,2 % par rapport à la même période l'année précédente, le nombre d'entreprises tombées en défaillance en France "reste deux fois inférieur" au niveau d'avant-crise sanitaire, indique le cabinet Altares dans sa dernière étude. Les aides gouvernementales et les prêts accordés aux entreprises, pas encore débranchés pour assurer la sortie de crise, continuent de soutenir l'économie.

"Comme attendu, les mois d’avril et mai 2021 se sont logiquement inscrits en très forte hausse (respectivement +54% et +35%) par rapport aux mêmes mois de 2020. Période alors marquée par le premier confinement et le déclenchement du 'quoi qu’il en coûte' gouvernemental. Juin est quant à lui à la baisse (-17 %) et les audiences sont encore loin d’avoir retrouvé leur rythme d’avant-Covid", explique Thierry Million, directeur des études Altares, dans un communiqué. "Mais des signaux sérieux de fragilisation émergent", souligne-t-il néanmoins.

Le taux de liquidations directes (75%) reste en effet bien au-dessus de son niveau habituel (68%): seules 165 procédures de sauvegarde ont été ouvertes au deuxième trimestre pour 1495 entreprises placées en redressement judiciaire et 4927 liquidations judiciaires directes. "Les entreprises qui se présentent au tribunal sont dans une telle situation de fragilité qu’il n’est plus envisageable de leur proposer d’alternative", note Altares, qui y voit aussi le "signe d’une sensibilisation insuffisante des dirigeants à l’existence de démarches de préventions".

Les petites entreprises fragilisées

Par ailleurs, les petites entreprises montrent des signes de vulnérabilité. Ce sont principalement les TPE de moins de six salariés qui sont concernées puisqu'elles représentent près de neuf procédures sur dix (89%). Les défaillances grimpent de 18% d'une année à l'autre si l'on compte l'ensemble des TPE (moins de dix salariés). En-dehors des PME de moins de 20 salariés, elles aussi sous tension (+2,7%), le nombre de jugements baisse pour toutes les autres tailles d'entreprises – aucune société de plus de 100 salariés n'a été concerné par une liquidation judiciaire directe.

Il faudra néanmoins tenir compte de la flambée des prix des matières premières. "Faute de pouvoir être aisément répercutées sur les prix de ventes, ces hausses risquent de mettre les trésoreries sous tension", prévient Thierry Millon. Si elles devaient perdurer sévèrement au-delà de l’été, ces hausses pèseraient alors sur les marges et pourraient contrarier sérieusement la reprise voire compromettre la pérennité des PME et ETI fragiles"

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV