BFM Business
Entreprises

Le tribunal de commerce valide le plan de sauvetage de Casino par le consortium emmené par Kretinsky

Le milliardaire tchèque a salué cette décision qui va permettre de "redonner des moyens et par la même du souffle au Groupe Casino, redimensionné, réorganisé et désendetté".

La justice donne son feu vert au sauvetage de Casino. Le tribunal de commerce de Paris a validé ce lundi le plan de sauvegarde accélérée du groupe formulé par le consortium constitué du fonds d'investissement détenu par le milliardaire Daniel Kretinsky, EP equity investment, de Fimalac et d'Attestor.

"Il y a lieu d'adopter le projet de plan de sauvegarde accélérée présenté par la société" Distribution Casino France, a jugé le tribunal, qui devait se prononcer sur au total sept entreprises appartenant au groupe Casino et qui étaient entrées fin octobre en procédure de sauvegarde accélérée. "C'était ça ou le redressement judiciaire", a réagi auprès de l'AFP Laurent Milazzo, délégué syndical CFDT au CSEC (Comité social économique central) de DCF.

"Cette décision est l’aboutissement de longues semaines de discussions. A partir du mois d’avril, l’équipe de direction, emmenée par son directeur général Philippe Palazzi, mettra en œuvre un plan ambitieux de réorganisation, d’investissement et de modernisation pour asseoir le développement des enseignes du Groupe", a indiqué le consortium de repreneurs dans un communiqué.

Nathalie Devienne, porte-parole de l'intersyndicale du groupe Casino - 05/02
Nathalie Devienne, porte-parole de l'intersyndicale du groupe Casino - 05/02
6:05

"Le chemin sera encore long"

Daniel Kretinsky a pour sa part déclaré qu'"après des semaines si incertaines, où la menace était de disparaître, le moment va maintenant venir de redonner des moyens et par la même du souffle au Groupe Casino, redimensionné, réorganisé et désendetté".

Et d'appeler à "bâtir un avenir pour ces belles enseignes françaises et leurs salariés compétents et motivés" même si "le chemin sera encore long, avec des moments difficiles et requerra beaucoup d’efforts de tous". "Mais je ne doute pas du succès de notre mission", a-t-il conclu.

Le groupe qui employait fin 2022 50.000 personnes en France sous des enseignes bien connues comme Casino, Franprix ou Monoprix, ne pouvait plus faire face à ses échéances de dette. Dans son jugement, le tribunal de commerce indique évaluer l'endettement du groupe à près de 8 milliards d'euros au total en 2023, dont 3,7 auprès des banques.

"Sortir du bois"

La restructuration de la dette de Casino prévoit d'écraser environ 5 milliards d'euros de créances, et est permise par l'apport d'argent frais à hauteur de 1,2 milliard d'euros, dont plus de 900 millions par le consortium de repreneurs comptant les milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière ainsi que le fonds d'investissement Attestor.

Contactée par BFM Business, l’intersyndicale espère que la validation par le tribunal de commerce du plan de sauvegarde accéléré va permettre à l’équipe de repreneurs de "sortir du bois" et de lui apporter les informations qu’elle demande sur le plan social.

Concrètement, les augmentations de capital doivent avoir lieu en mars, au terme desquelles les actionnaires actuels du distributeur, à commencer par le premier d'entre eux Jean-Charles Naouri, seront très massivement dilués. Le futur de celui qui est PDG de cet ancien fleuron de la distribution depuis 2005 n'est pas connu.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis avec AFP Journaliste BFM Eco