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Le gouvernement veut reconquérir le commerce rural à coup de 12 millions d'euros

Rouvrir des commerces alimentaires dans des communes qui n'en ont pas ou pas assez. C'est l'objectif de la ministre déléguée au commerce Olivia Grégoire qui met une enveloppe de 12 millions d'euros sur la table pour aider à l'ouverture d'épiceries ou de multi-commerces dans des lieux désertés.

Le gouvernement a annoncé mercredi lancer un plan d'aide à l'installation de commerces dans les villages qui en sont dépourvus, d'une enveloppe globale de 12 millions d'euros sur 2023 permettant d'accompagner un projet jusqu'à 80.000 euros pour un commerce physique et 20.000 euros pour un commerce itinérant.

"L'Etat apportera un soutien à l'installation en ruralité de commerces sédentaires multi-services ainsi que de commerces itinérants permettant de desservir plusieurs communes rurales", a annoncé le gouvernement dans un communiqué signé des ministres déléguées au Commerce Olivia Grégoire et aux Collectivités territoriales et à la Ruralité Dominique Faure.

21.000 communes sans commerce

"Si le nombre de commerces en France n'a cessé d'augmenter depuis 20 ans en termes de surface, de nombre de magasins et de salariés, leur répartition territoriale s'est continuellement déséquilibrée, au détriment des zones rurales", expliquait le cabinet de la ministre à la presse.

C'est 21.000 communes, ou 62% d'entre elles, qui ne disposent pas de commerces aujourd'hui, selon l'Insee. Un problème structurel donc qui ne va pas en s'améliorant.

Ce programme "s'adresse à des porteurs de projets qui peuvent être publics ou privés, étant précisé que les porteurs privés devront nécessairement disposer de l'appui de la commune d'implantation", précise le gouvernement, selon qui le guichet d'inscription, auprès des préfectures, s'ouvrira le 1er mars prochain.

Les premiers travaux de construction des nouveaux commerces devraient commencer dès cet été. Les épiceries et multi-commerces seront privilégiés lors du choix des dossiers puisque c'est "l'alimentaire qui est au coeur du dispositif." Ils pourront par ailleurs être "en dur" ou "itinérants" c'est-à-dire que la vente se fait à bord d'un véhicule qui peut desservir plusieurs communes.

Commerces itinérants ou en dur

Les projets de commerces itinérants pourront recevoir jusqu'à 25.000 euros d'aide de l'Etat tandis que le montant de l'enveloppe individuelle pour ceux en dur atteindra jusqu'à 80.000 euros, a précisé le cabinet.

Dès le premier mars, des "guichets" seront ouverts pour que les communes puissent y déposer des dossiers qui seront ensuite sélectionnés en fonction de leur "solidité."

Si le montant de l'aide est acté pour 2023, rien n'a été décidé pour l'année suivante. Une reconquête donc qui pourrait ne durer qu'un an, cela dépendra de son "succès," a dit le cabinet. Un succès qu'ils jaugeront notamment en fonction de la mobilisation des élus locaux. "C'est ça qui nous fera penser qu'on est sur la bonne voie," explique le cabinet.

La ministre déléguée Olivia Grégoire se déplace jeudi dans le Cantal pour aborder cette problématique particulièrement pregnante dans cette région peu peuplée.oit reconduit".

Olivia Bugault avec MB et AFP avec AFP