Le conseil d'administration d'Europcar approuve l'offre de rachat par Volkswagen

L'opération valoriserait le loueur à loueur à 2,9 milliards d'euros, dette incluse, et devrait être menée à son terme entre la fin 2021 et début 2022.

Le conseil d'administration d'Europcar a annoncé mercredi avoir approuvé l'offre de rachat d'un consortium mené par Volkswagen, qui valoriserait le loueur loueur à 2,9 milliards d'euros, dette incluse.

Europcar serait racheté par le numéro 2 mondial de l'automobile, le fonds britannique Attestor Limited, déjà actionnaire du groupe et propriétaire de la compagnie aérienne allemande Condor, et le groupe Pon, importateur du groupe Volkswagen aux Pays-Bas et aux Etats-Unis, mais aussi fabricant et loueur de vélos.

L'offre publique d'achat, à 0,50 euro par titre, devrait être menée à son terme entre la fin 2021 et début 2022, a précisé Europcar. Les autres principaux actionnaires d'Europcar, représentant environ 68% du capital avec Attestor, ont déjà pris des "engagements fermes" d'apporter leurs actions à l'offre, selon le loueur.

Un "pilier important" de la stratégie de Volkswagen

Le PDG de Volkswagen Herbert Diess a indiqué mercredi dans un communiqué distinct que "construire une plateforme de mobilité leader" était "un pilier important" de sa stratégie "New Auto". Ce plan, qui prévoit 73 milliards d'euros d'investissement d'ici 2025, doit faire du groupe allemand le numéro 1 mondial de la voiture électrique.

Sous l'impulsion de Herbert Diess, prolongé début juillet à la tête de Volkswagen, le groupe avait pourtant commencé à simplifier ses structures pour se concentrer sur l'automobile. Il s'est désengagé partiellement de sa marque de luxe Bugatti, a introduit en Bourse sa branche camions, Traton, et vendu sa part dans le fabriquant de boîtes de vitesse Renk.

"Europcar contribuera, avec son management de flotte et son vaste réseau de stations dans les villes, gares et aéroports, à ce que Volkswagen atteigne plus rapidement ses objectifs dans le domaine des services de mobilité", a souligné Herbert Diess.

Europcar appartenait jusqu'en 2006 à Volkswagen, qui l'avait vendu pour 3,32 milliards d'euros à la société française d'investissements Eurazeo. Les conséquences de la crise sanitaire ont conduit Eurazeo à se retirer du capital début 2021 au profit des créanciers du groupe, cinq fonds américains et britanniques, dont les new-yorkais Anchorage (propriétaire des studios MGM) et Marathon.

En termes d'emploi, ce nouveau rachat "devrait pas avoir d'impact significatif" sur les 10.000 salariés actuels d'Europcar, affirme le loueur dans un communiqué.

Perte de 123 millions d'euros au premier semestre

Un an après avoir frôlé la faillite, la situation d'Europcar reste fragile. Le loueur a annoncé ce mercredi une perte nette de 123 millions d'euros au premier semestre 2021, sur un marché de la location qui n'a que faiblement repris en Europe avec la pandémie. Déjà en difficultés avant la crise, le groupe avait enregistré une lourde perte de 286 millions d'euros au premier semestre 2020.

Le chiffre d'affaires (CA) d'Europcar s'établit à 842 millions d'euros au premier semestre, contre 815 millions au premier semestre 2020, et loin des 1,31 milliard enregistrés début 2019.

J.B. avec AFP