Lactalis: les coulisses de l'éviction du directeur général, Philippe Palazzi

Le directeur général de Lactalis, Philippe Palazzi, a quitté ses fonctions un an seulement après son arrivée dans le groupe. Le géant laitier a évoqué des divergences stratégiques.

C'est déjà l'heure du départ pour le directeur général de Lactalis, Philippe Palazzi. Un an et demi seulement après son arrivée, l'ancien dirigeant de l'allemand Metro quitte le géant laitier pour ne pas avoir réussi à aligner sa vision sur celle du président, Emmanuel Besnier. Mais pas de clash, ni de psychodrame: chez Lactalis, on assure que la relation entre Emmanuel Besnier et Philippe Palazzi reste bonne et que tout se passe "de façon presque cordiale". Il fallait néanmoins clarifier les choses avant une convention interne, qui se tiendra ce vendredi.

Certes, les deux hommes sont très différents, avec un président historiquement discret et un directeur général qui s'était donné pour mission de mieux faire connaître le groupe et d'en changer l'image. Mais ce n'est pas la cause de la rupture, assure-t-on chez Lactalis, car Emmanuel Besnier lui-même communique désormais davantage. Ce n'est pas non plus à cause des résultats, puisque Philippe Palazzi a tenu ses objectifs financiers. Il a aussi bâti le plan RSE, revu l'organisation du groupe en France et contribué à apaiser les relations avec les producteurs.

Divergence de vision stratégique

À l'origine de son départ, il y a une divergence de vision stratégique avec le président et principal actionnaire, Emmanuel Besnier. "Je pense qu'ils n'avaient pas du tout en tête le même avenir pour le groupe", explique un proche de Lactalis. L'entreprise va devoir revoir sa gouvernance: Emmanuel Besnier, nous dit-on, veut prendre le temps de la réflexion. Rien ne devrait être annoncé avant plusieurs semaines. Le groupe de 85.000 salariés, basé à Laval, revendique la place de premier groupe laitier mondial (20 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2019).

Pauline Tattevin