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Le livreur de courses rapides Flink est placé en redressement judiciaire en France

Sa société mère allemande a "décidé de quitter le marché français" pour des "motifs essentiellement réglementaires."

La filiale française du livreur de courses rapides Flink, qui emploie plusieurs centaines de salariés, a été placée lundi en redressement judiciaire, la société mère allemande ayant "décidé de quitter le marché français", a expliqué à l'AFP sa direction.

Ce faisant, elle fait place nette à son concurrent turc Getir, dont la filiale française a récemment elle aussi été placée en redressement judiciaire, mais qui devient désormais le seul acteur du "quick commerce" à souhaiter poursuivre son activité dans l'Hexagone.

"Les motifs sont essentiellement réglementaires"

Pour Flink, "les motifs sont essentiellement réglementaires", a expliqué le directeur général de Flink France, Guillaume Luscan, qui a tenu à souligner "tous les progrès réalisés en vue d'atteindre une profitabilité en France".

Le "quick commerce" a émergé à la faveur des confinements liés à l'épidémie de Covid-19 et propose en quelques minutes la livraison de produits du quotidien, semblables à ceux vendus dans une supérette.

Il est vivement critiqué par les élus qui dénoncent l'arrivée de "villes-entrepôts", des nuisances pour les riverains, voire le développement de "l'économie de la flemme".

En mars, le secteur a essuyé un revers important, le gouvernement décrétant que les "dark stores" - les locaux où sont stockés les produits à livrer - étaient des entrepôts, et non des commerces, ouvrant la voie à une régulation par les mairies de cette activité.

En effet, ces locaux pourraient être contraints de fermer si le Plan local d'urbanisme (PLU) interdit ce type d'activité à leur adresse.

Flink utilise 19 "dark stores" dans 9 villes en France et "environ deux tiers de cette activité est exploitée depuis des commerces", a précisé Guillaume Luscan.

"Ce n'est plus possible" d'être "proche de nos clients"

"Notre modèle fonctionne à partir du moment où on est proche de nos clients" et, avec la nouvelle réglementation, "ce n'est plus possible", a regretté le directeur général qui a précisé que "l'objectif est de trouver un repreneur".

Fin avril, le quotidien économique britannique Financial Times affirmait, sur la foi de sources proches du dossier, que des discussions étaient en cours concernant un rachat par le groupe Getir de son concurrent allemand Flink.

Interrogé alors par l'AFP, Getir n'avait pas souhaité commenter. Lundi, Flink France a déclaré "avoir été concentré sur la préparation du dossier de redressement judiciaire".

"On était en train de construire un modèle pérenne", avec notamment Carrefour comme "investisseur et partenaire-clé", s'est désolé Guillaume Luscan.

Implanté en France depuis deux ans, Flink avait racheté son concurrent français Cajoo en mai 2022, qu'il avait absorbé.

O.B. avec AFP