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La plateforme de livraison espagnole Glovo va licencier 250 personnes

Dans un contexte de grande "incertitude économique", l'entreprise spécialisée dans la livraison va réduire de 6,5% son nombre d'employés, essentiellement ceux situés au siège à Barcelone.

La plateforme espagnole de livraison Glovo a annoncé ce lundi le licenciement de 250 salariés, principalement au siège de l'entreprise à Barcelone, en raison des difficultés rencontrées par le secteur dans un contexte de grande "incertitude économique". Ces licenciements entraîneront une "réduction de 6,5%" du nombre d'employés de la plateforme, a indiqué le cofondateur et PDG de Glovo, Oscar Pierre, dans un message aux salariés.

Ils toucheront "principalement le siège de la société à Barcelone", dans des domaines ayant trait au "recrutement", à l'analyse de "données" et à l'activité "commerciale", détaille le message. "Aucun coursier, préparateur de commandes ou employé de première ligne" ne sera en revanche "affecté", précise le PDG de Glovo, qui explique ces licenciements par "la situation macroéconomique actuelle, avec la flambée des taux d'intérêt et de l'inflation", qui "réduit le pouvoir d'achat des consommateurs".

205 millions d'euros d'amendes

Cette annonce survient moins d'une semaine après une nouvelle mise à l'amende du groupe de livraison, accusé par l'Inspection du travail d'avoir enfreint le code du travail en employant des livreurs comme travailleurs indépendants alors qu'ils auraient dû être considérés comme des salariés. Selon un porte-parole de l'entreprise, les licenciements ne sont néanmoins "pas lié" à cette sanction.

Cette dernière, d'un montant de 57 millions d'euros, porte à 205 millions le total des amendes imposées à Glovo, devenu propriété l'été dernier du groupe allemand Delivery Hero, depuis l'entrée en vigueur en août 2021 d'une réforme du code du travail baptisée "loi Rider". Ce texte phare du gouvernement de gauche espagnol a introduit une "présomption de salariat" pour tous les coursiers utilisant les applications de livraison comme Uber Eats ou Glovo. Il a entraîné l'embauche de milliers de coursiers mais s'est heurté aux réticences de certaines plateformes, dont Glovo.

A la suite de l'adoption de cette réforme, le groupe barcelonais a en effet accepté de salarier les livreurs travaillant pour ses supermarchés en ligne, mais a maintenu comme indépendants ses livreurs de repas, sur la base d'un nouveau statut censé renforcer leur autonomie. Cette décision a poussé les deux principaux syndicats espagnols, UGT et CCOO, à saisir l'inspection du travail et le gouvernement à hausser le ton. "Aucune entreprise grande ou petite ne doit rester hors-la-loi en Espagne", a ainsi estimé mardi la ministre du Travail Yolanda Diaz.

P.L. avec AFP