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La maison-mère de Mitsubishi pourrait acheter 10% de Renault

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Image d'illustration - AFP

Selon Les Echos, Mitsubishi Corp., le 3e constructeur de l’Alliance, pourrait prendre une participation de 10% dans Renault, afin de relancer l’attelage franco-japonais.

Mitsubishi Corp. pourrait entrer au capital de Renault. C’est ce que croit savoir ce jeudi Les Echos. Le quotidien économique rapporte que parmi les scenarios pour renforcer l’Alliance, et au passage redonner un peu d’air financièrement parlant à Renault, le conglomérat actionnaire du constructeur japonais Mitsubishi Motors pourrait devenir actionnaire du groupe français, à côté de l'Etat et du japonais Nissan.

Le conglomérat japonais pourrait ainsi acheter 10% du groupe français pour une somme d’environ 530 millions d’euros. La crise du coronavirus, mais aussi plus largement les déboires de Renault depuis l’arrestation de Carlos Ghosn fin 2018 ont en effet largement fait baisser la valorisation boursière du groupe français.

"C'est un scénario gagnant pour tout le monde", résume aux Echos un cadre sous couvert d’anonymat.

Une montée au capital en pleine récession économique?

Renault ne va en effet pas bien. En février, le groupe français a présenté ses premières pertes depuis 2009, -141 millions d’euros. Clotilde Delbos, la directrice générale par intérim, avait annoncé dans la foulée la présentation en mai d’un plan d’économies de 2 milliards d’euros sur trois ans, sans même attendre l’arrivée du nouveau patron Luca de Meo le 1er juillet.

Mais la situation a clairement changé avec la crise du coronavirus. En effet depuis la semaine dernière, les usines européennes du groupe français sont à l’arrêt, les ventes de voitures qui avaient reculé en février vont s’effondrer en mars en Europe, et probablement aussi en avril, du fait du confinement des populations.

Cette option japonaise permettrait aussi de renforcer les liens avec le troisième membre de l’Alliance. Nissan possède en effet 34% de Mitsubishi et Renault 44% de Nissan. Si Mitsubishi achetait 10% de Renault, l’attelage franco-nippon prendrait un autre équilibre. Ce qui est une des missions du président de l’Alliance. Jean-Dominique Senard doit redonner une dynamique perdue dans la fin de l’ère Carlos Ghosn. Le nouveau patron de Renault avait déjà présenté un tout nouveau fonctionnement de l’Alliance, afin d’augmenter les synergies et de rendre plus efficaces la prise de décisions.

"L'entrée de Mitsubishi Corp. au capital de Renault est une hypothèse de travail, parmi beaucoup d'autres, insiste cependant une source proche du dossier. A ce jour, il n'y a absolument rien de précis sur la table. Et si elle devait se matérialiser un jour, ce qui n'est pas le scénario le plus probable, ce ne serait sûrement pas dans l'immédiat, en pleine crise du secteur!".
Pauline Ducamp