BFM Business
Entreprises

L'amortisseur électricité prolongé en 2024 pour les entreprises qui ont souscrit à prix d'or

(Illustration)

(Illustration) - Pascal PAVANI © 2019 AFP

Le gouvernement veut apporter un soutien aux clients non résidentiels qui ont renouvelé leur abonnement "au moment où le prix de l'électricité était au plus haut, c'est-à-dire jusqu'au 30 juin 2023" et dont les contrats "se prolongent en 2024, parfois jusqu'en 2025 pour certains".

Le dispositif d'"amortisseur électricité" en soutien aux PME et collectivités sera prolongé selon certaines conditions, a confirmé ce jeudi 30 novembre la Première ministre Elisabeth Borne à l'occasion du Salon Impact PME à Paris. La cheffe du gouvernement a indiqué avoir reçu l'accord de la Commission européenne pour cette prolongation qui concernera les entreprises ayant soucrit des contrats de fourniture d'électricité au prix fort.

"Avec le bouclier tarifaire pour la plupart des TPE, avec l'amortisseur électricité et les aides guichet, nous avons mis en place des mesures exceptionnelles pour accompagner les entreprises", a-t-elle.

"Aujourd'hui, les prix du gaz et de l'électricité ont baissé, mais certains restent prisonniers de contrats conclus quand les prix étaient particulièrement élevés", a remarqué Elisabeth Borne, lors de l'évènement organisé par la CPME et BFM Business à Paris.

"Cela pénalise fortement les entreprises qui consomment beaucoup d'énergie pour leur activité. C'est pourquoi je vous annonce que nous avons obtenu l'accord de la Commission européenne pour prolonger les aides en 2024", a-t-elle poursuivie.

Des évolutions introduites pour 2024

Des évolutions pour 2024 sont introduites dans le dispositif d'aide, a précisé à l'AFP l'entourage d'Agnès Pannier-Runacher: la prise en charge de la facture par l'Etat se déclenchera à partir de 250 euros le MWh (contre 180 euros le MWh en 2023) et la facture sera couverte à 75% sans plafond (contre 50% en 2023).

L'amortisseur concerne les entreprises de moins de 250 salariés et faisant un chiffre d'affaires ou un budget annuel de moins de 50 millions d'euros, en dehors des très petites entreprises qui bénéficient déjà de la garantie d'un tarif à 280 euros le MWh.

"C'est un véritable effort du gouvernement", a affirmé mercredi Agnès Pannier-Runacher, lors d'une audition devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale.

L'amortisseur électrique a bénéficié en 2023 à plus de 750.000 abonnés professionnels qui ont produit l'attestation correspondante, pour se voir appliquer la prise en charge directement sur leur facture.

Le bouclier collectif aussi prolongé

Selon les estimations gouvernementales, environ un contrat sur quatre pourrait être aidé par l'Etat l'an prochain, soit près de 190.000, même si le gouvernement estime que ce sera moins après avoir demandé en septembre aux fournisseurs de faire un geste commercial sur les contrats les plus élevés.

"Le bouclier collectif pour les collectivités et les logements collectifs sera également prolongé", a précisé la ministre.

Pour les simples particuliers, protégés depuis l'automne 2021 par le "bouclier tarifaire", l'État prend aussi encore en charge une part de la facture d'électricité. Cette part s'élevait à 37% de la facture électrique en septembre mais elle va se réduire progressivement durant l'année 2024. Le gouvernement a toutefois assuré que les tarifs n'augmenteront pas de plus de 10% en février, lors de la prochaine révision du tarif réglementé, et sur l'ensemble de l'année 2024.

Au total, 10 des 16 milliards d'euros d'économies dans le budget 2024 proviendront de l'extinction progressive - d'ici à fin 2024 - du bouclier tarifaire pour l'électricité.

NLC avec AFP