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JB Martin, Christian Pellet... Spartoo rachète et ressuscite des marques mythiques

Après avoir revendu André, le groupe grenoblois Spartoo a récemment acheté les marques JB Martin et Christian Pellet. Des acquisitions qui reflètent la stratégie du groupe, qui rachètent des marques emblématiques pour les relancer.

Fin janvier, Spartoo annonce le rachat des actifs de la marque de chaussures JB Martin, originaire d'Ille-et-Vilaine et ceux de Christian Pellet, affiliés à la première. C'est la dernière acquisition de ce groupe de vente en ligne de chaussures et de prêt-à-porté, basé à Grenoble (Isère). Avec 400 salariés, 190 millions de chiffres d'affaires et 5 millions de chaussures vendues en 2020, Spartoo est l'un des leaders européens du marché.

On a racheté les différents actifs du groupe, une partie du stock et recruté une dizaine de personnes (...) Avoir nos propres marques c'est avoir de l'exclusivité et une offre que les clients ne pourront pas trouver ailleurs", a détaillé ce jeudi sur le plateau de BFM Business le PDG de Spartoo, Boris Saragaglia.

Les chaussures JB Martin seront vendues dans "40 à 50 magasins en France triés sur le volet pour aller au plus près des détaillants", dont les Galeries Lafayette et le Printemps à Paris.

Stratégie d'expansion

Après avoir développé ses propres marques, le groupe, fondé en 2006, avait également racheté les marques GBB en 2018, Little Mary en 2019 et EasyPeasy en 2020. Une stratégie d'expansion payante pour Boris Saragaglia.

On s'est différenciés sur l'offre, on garde un axe fort dans la chaussure (...) On a développé nos marques propres. On est quasiment aujourd'hui le plus large choix de chassures et de mode en Europe, avec plus de 7000 marques", a expliqué Boris Saragaglia, précisant que le site a aidé "les indépendants et les commerçants" à mettre leurs produits en vente.

Le président du groupe explique chercher des "marques qui ont eu trois cycles de dix ans au minimum", c'est-à-dire qui ont "pu faire face à des difficultés", ainsi qu'à "des moments où elles vont bien". "C'est important pour nous car on y voit une robustesse et un positionnement clairement identifié", a-t-il ajouté.

La déception André

En 2018, le groupe frappe un grand coup en achetant la marque André, avant que l'enseigne soit placée en redressement judiciaire le 1er avril 2020, après avoir enregistré une perte de près de 4 millions d'euros en quinze jours à la suite de la fermeture de ses magasins en raison de l'épidémie de Covid-19. Depuis, l'enseigne a été reprise par François Feijoo, son ancien PDG entre 2005 à 2013, et 55 magasins sur 180 ont été sauvés.

Boris Saragaglia avait à l'époque regretté que la Banque publique d'investissement (Bpifrance) ne lui ait pas accordé un prêt de 12 millions d'euros pour permettre à la marque de surmonter la crise.

On a essayé de baisser les prix de vente pour avoir une offre plus en adéquation avec le marché et on n'y est pas arrivés. Le Covid a été un accélérateur de ces difficultés et on a dû revendre l'entreprise", a-t-il réagi sur notre antenne.
Fanny Rocher