INFO BFM BUSINESS. Sanofi délaisse la recherche contre le cancer et supprime 330 postes

Le géant français pharmaceutique qui a rencontré de nombreux déboires dans les traitements oncologiques va cesser d'investir massivement dans ce domaine de recherche et lancer un nouveau plan de départ volontaire.

Le cancer n'est plus la priorité de Sanofi. Selon les informations de BFM Business, le laboratoire va mettre en place un nouveau plan de départs volontaires dans la Recherche et développement oncologique qui a été annoncé ce jeudi aux partenaires sociaux.

Au total, ce sont 330 postes de chercheurs qui seront concernés. Il s'agit du troisième plan de départ volontaire de Sanofi dans ce secteur d'activité depuis 2019. En 2022, le géant pharmaceutique avait déjà renoncé au développement d'une molécule contre le cancer du sein avancé ou non opérable.

"Des décisions fortes pour l'avenir de notre entreprise"

C'est un vrai virage stratégique pour Sanofi qui stoppe ainsi la plupart de ses projets en cours dans l'oncologie. Un domaine thérapeutique très gourmand en investissement, avec plus d'un milliard d'euros dépensés l'an dernier sans de réels succès.

Une décision confirmée par le groupe qui reconnaît auprès de BFM Business que "cette nouvelle étape [arrêter la recherche en oncologie] implique de prendre des décisions fortes pour l'avenir de notre entreprise."

Sanofi préfère dorénavant concentrer ses investissements dans l'immunologie, un domaine dans lequel le groupe français a pour ambition de devenir leader mondial.

Une décision qui a du mal à passer auprès des syndicats qui dénoncent un énième changement de cap et regrettent qu'on ne laisse pas à la recherche le temps long necessaire.

Plus globalement, les représentants des salariés s'inquiètent de l'avenir de la recherche chez Sanofi qui estiment que les effectifs ont fondu de moitié en dix ans. En 2014, 26.500 personnes travaillaient dans la recherche chez Sanofi, dont 6.500 en France. Dix ans plus tard, elles ne sont plus que 12.000, dont 3.000 en France.

Hélène Cornet et Frédéric Bianchi