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VIDEO - L'étonnante stratégie de BMW pour percer dans la voiture électrique

VIDÉO - Le constructeur bavarois a développé une stratégie inédite pour progresser dans la mobilité électrique. Après les voitures de série, il se lance cette saison en Formula E… pour mieux mettre au point la prochaine génération d’électriques.

Qui pourrait imaginer que l’i3, cette citadine un peu rondelette, et l’iFE.18, cette monoplace effilée au look de proto, aient bien plus en commun que le "i" de leur patronyme, signalant qu’elles sont toutes deux électriques. Et pourtant. C’est grâce à la première que la seconde a vu le jour.

BMW se lance cette saison dans le championnat de Formula E, la Formule 1 électrique. Lors de la présentation de sa monoplace le 14 septembre à son siège de Munich (Allemagne), la marque a mis au jour une stratégie inédite de partage de technologies et de savoir-faire entre sport auto et modèles de série.

Des technologies apprises sur la route

La Formule 1 ou l’endurance ont longtemps servi de laboratoire, où les marques pouvaient tester des innovations avant de les amener sur la voiture de Monsieur tout le monde. Dans les années 20, Audi a ainsi développé les phares antibrouillards aux 24 Heures du Mans, ou Michelin le pneu radial à la fin des années 40. Le chemin inverse est moins fréquent. C’est pourtant celui choisi par BMW.

Depuis 2007, le constructeur travaille au développement d’une gamme zéro émission. Une décennie d’expérience mise au service de la monoplace iFE.18.

"L’équipe de production et l’équipe de course échangent beaucoup, résume Dr. Robert Irlinger, à la tête de la division ‘i’ de BMW. L’i3 a été notre premier modèle électrique produit massivement. Nous avons ainsi emmagasiné beaucoup de compétences et d’expérience depuis 10 ans, en particulier sur les technologies du moteur électrique. Nous n’avons ainsi pas eu besoin d’engager spécifiquement des ingénieurs pour le programme Formula E. C’est important d’avoir des gens issus de la production dédiés aussi à la course".

La Formula E comme laboratoire

La gestion électronique de la puissance ou la chaîne de traction viennent de la voiture de série. Et servira demain aux futurs modèles. "Avec la voiture de course, nous pouvons tester des solutions envisagées par la série, explique Klaus Fröhlich, membre du directoire de BMW en charge de la R&D et du sport auto. On peut par exemple tester si une nouvelle technologie ne sera pas trop chère à industrialiser".

La participation de BMW doit notamment aider au développement technologique de iNext, le modèle électrique de prochaine génération, qui en 2021 servira de vaisseau amiral à la marque. Tout sert finalement la division électrique BMW i.

"La Formula E est un laboratoire de test parfait pour le développement en production, poursuit Klaus Fröhlich. Des éléments de la Formula E influent par exemple directement dans le développement des futurs moteurs de série. Je m’enthousiasme donc pour une belle saison de course".

De fait, BMW teste déjà des techniques innovantes, comme par exemple l’impression 3D, utilisée pour certaines pièces très spécifiques de la monoplace. La marque avait un souci pour créer une pièce du mécanisme d’ouverture du toit de l’i8 roadster. C’est en utilisant l’impression 3D, certes rentable sur ce modèle très onéreux, que BMW a pu créer cet élément spécifique et y recourir aussi bien pour le sport automobile que pour la production de plus grande ampleur. La première course de cette 5e saison de Formula E aura lieu le 15 décembre, à Ad Diriyah en Arabie Saoudite.

Pauline Ducamp et Essia Lakhoua