BFM Business
Industries

Un vaccin contre l'allergie aux chats entre en phase de test

La biotech franco-canadienne Angany développe un vaccin thérapeutique, et non préventif, qui pourrait changer la vie des allergiques aux chats. Un rappel annuel pourrait être nécessaire.

Bientôt la fin des allergies aux poils de chats? La société franco-canadienne Angany teste actuellement un vaccin pour traiter les réactions aux squames de nos félins domestiques. C'est un vaccin qui a donné des résultats encourageants sur les animaux.

Baptisé ANG-101, il a déclenché "une très forte production d'anticorps capables de bloquer la réaction allergique" selon le co-fondateur d'Angany, Loïc Faye.

La société lance maintenant les essais cliniques sur l'homme. Les premiers patients ont été recrutés à Londres, au Royal Brompton Hospital. Un espoir pour tous les patients qui détestent les chats malgré eux.

Et le fruit de plusieurs années de recherches pour la start-up, située à l'origine à Val-de-Reuil, dans l'Eure. Créée en 2010, elle est passée sous le giron canadien en 2017. Et sa mission est de lutter contre toutes les formes d'allergies grâce à une plateforme basée sur la biologie synthétique. Mais la biotech espère à terme trouver également d'autres applications directes dans d'autres domaines comme le cancer ou les maladies auto-immunes.

Allergie, aucune solution fiable actuellement

Aujourd'hui, une personne sur trois dans le monde souffre d'allergie, mais la lutte contre cette maladie chronique est dans une impasse.

"On considère que c'est un domaine médical un peu délaissé", regrette le président d'Angany.

Le seul traitement disponible est la désensibilisation, un processus qui peut durer 2 à 5 ans et qui se révèle souvent peu efficace. En attendant, c'est à coup d'antihistaminiques que les allergiques se soignent.

Si Angany a choisi de cibler l'allergie au chat, c'est qu'elle est d'abord assez rapide et facile à diagnostiquer. Les yeux qui piquent, la gorge qui gratte, la respiration qui devient sifflante. C'est aussi parce que le responsable de cette allergie est un allergène commun à 90% des personnes qui en souffrent. Une base de travail simplifiée pour les équipes de recherche.

L'autre intérêt, c'est que contrairement au pollen, il s'agit d'une allergie qui se moque des saisons, et qu'il est possible de lancer les essais cliniques tout au long de l'année. Enfin, si l'allergie au chat est très pénalisante, ses conséquences sont rarement graves comme cela peut être le cas pour une allergie alimentaire, celle à l'arachide par exemple. A cet égard explique la biotech, "commencer par un médicament candidat pour l'allergie au chat est considéré comme une première étape prudente".

Angany le rappelle, ce n'est pas un vaccin préventif, mais bien un vaccin thérapeutique pour les patients qui ne supportent plus la présence d'un chat. Il ferait effet entre 6 mois et 1 an. Il n'est pas impossible qu'il faille faire un rappel chaque année.

Hélène Cornet