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Total et Stellantis dévoilent tous les détails de leur première usine de batteries française

Après un site pilote à Nersac en Charente, ACC doit installer son principal site de production de batteries dans les Hauts-de-France.

Après un site pilote à Nersac en Charente, ACC doit installer son principal site de production de batteries dans les Hauts-de-France. - PSA

Ce site de production de batteries d'ACC, coentreprise entre Total et Stellantis (groupe automobile né de la fusion entre PSA et FCA), doit générer entre 1400 et 2000 emplois à terme. La production devrait démarrer fin 2023.

C'est un projet industriel présenté comme décisif pour l'avenir industriel de l'automobile en Europe. ACC (Automotive Cells Company), coentreprise entre Total et Stellantis (groupe automobile né de la fusion entre PSA et FCA), a donné des détails sur sa future usine de batteries destinées aux voitures électriques implantée à Douvrin (Pas-de-Calais).

Jusqu'à 2000 emplois créés d'ici à 2030

Un site de production qui s'installera en partie sur l'actuelle usine de la Française de mécanique appartenant à Stellantis. Comme un symbole de la transition en cours dans l'automobile, l'activité de ce site se concentre actuellement sur l'assemblage de moteurs thermiques, sur le déclin. "ACC va racheter 34 hectares de ce site industriel à son actionnaire Stellantis, dont elle ne gardera que quelques bâtiments", précise L'Usine Nouvelle.

Cette nouvelle activité pourrait générer entre 1400 et 2000 emplois d'ici à 2030, a souligné la direction d'ACC. Cette coentreprise à 50-50 entre Stellantis et Total devait initialement intégrer aussi Renault. Mais les discussions semblent au point mort et le constructeur au losange étudie actuellement la construction de son propre site d'assemblage de batteries, également dans les Hauts-de-France. En ligne de mire, les batteries de ses prochains modèles 100% électriques, dont la future R5 nouvelle génération.

Début du chantier en 2022

Côté ACC, le projet semble bien avancé. Dans un premier temps, ACC devrait avoir un centre de recherche opérationnel mi-2021 à Bruges, près de Bordeaux, et une usine pilote est également en cours de construction à Nersac, près d'Angoulême.

Dans les Hauts-de-France, la construction d'un premier bloc de cette "gigafactory" (en référence au nom donné par Tesla à ses usines) doit débuter début 2022 sur les communes de Douvrin et Billy-Berclau, pour un démarrage de la production fin 2023. Entre 350 et 500 personnes devraient travailler dans ce premier "bloc" en 2024, a précisé lors d'une conférence de presse le directeur général d'ACC, Yann Vincent.

Les procédés de fabrication que l'on va utiliser sont très automatisés et très pointus dans leur conduite. Nous allons avoir besoin de conducteurs de lignes automatisées compétents, de professionnels de maintenance, de quelques experts en chimie, de techniciens qualité", a précisé Yann Vincent.

Des emplois face à la désindustrialisation

L'usine de batteries "est une solution, qui n'est peut-être que partielle", à la "baisse d'activité" dans la construction de moteurs thermiques et plus largement à la désindustrialisation.

Je ne vois pas pourquoi une personne qui travaille aujourd'hui chez Bridgestone n'aurait pas le bon niveau de compétences pour travailler chez ACC", a souligné Yann Vincent.

L'entreprise sera "Seveso seuil bas", un niveau lié au stockage des matières premières. Un deuxième bloc sera construit à Douvrin et un troisième à l'usine Opel de Kaiserslautern, en Allemagne.

L'objectif est d'atteindre une capacité de production de batteries de 8 GWh dans un premier temps, puis une capacité cumulée de 48 GWh à l'horizon 2030 au total sur les deux sites. ACC vise ainsi à fournir chaque année les batteries nécessaires à environ un million de voitures. D'ici à 2030, l'entreprise prévoit 5 milliards d'euros d'investissements, dont 1,3 milliard via des subventions publiques, avec l'ambition de s'imposer en leader européen.

Nous avons vocation à servir Stellantis mais pas uniquement. Nous discutons d'ores et déjà avec tous les constructeurs, a souligné Yann Vincent. Notre ambition est d'être le leader européen des cellules et modules de batteries pour véhicules électriques".
https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet avec AFP Journaliste BFM Auto