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Suppressions d'emplois à Belfort: pourquoi General Electric va mal?

Le plan social présenté par GE risque d'entraîner un maximum de 1.044 réductions de postes, essentiellement sur les sites franc-comtois de Belfort et Bourogne (Territoire de Belfort) ainsi qu'à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).

Le plan social présenté par GE risque d'entraîner un maximum de 1.044 réductions de postes, essentiellement sur les sites franc-comtois de Belfort et Bourogne (Territoire de Belfort) ainsi qu'à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). - AFP

Affaibli par la chute des commandes de turbines et des choix stratégiques perdants de son ancien patron, General Electric se lance dans une réorganisation de son activité. Celle-ci comprend un plan social pouvant concerner plus de 1000 salariés.

La question n'était pas de savoir si General Electric (GE) allait faire un plan social, mais plutôt combien de salariés seraient touchés. Le groupe américain a mis fin au suspens mardi, en annonçant son intention de se séparer de 1044 salariés sur les près de 4000 que comptent les sites du territoire de Belfort. 

La branche énergie GE Power est concernée. Rachetée en 1999, elle fabrique des turbines à gaz et à vapeurs. Mais les commandes se sont effondrées ces dernières années. Alors qu'il y a dix ans, l'entreprise en produisait 100 par an, seules 29 sont sorties des usines l'année passée. Le carnet de commande est au plus bas depuis 20 ans.

Baisse de 22% du chiffre d'affaires

À cela s'ajoute les erreurs de stratégie de l'ancien patron Jeff Immelt, qui a occupé la tête du groupe de 2001 à 2017. Il avait fait le pari des énergies fossiles avec le rachat des activités énergie d'Alstom en 2015 pour 12 milliards d'euros, soit la plus grosse acquisition de l'histoire pour GE. Un choix à contre-courant de la tendance générale, alors que le renouvelable sera bientôt plus rentable.

Par ailleurs, l'américain s'était engagé à embaucher 1000 personnes en France d'ici fin 2018. La promesse n'a pas été tenue et le groupe a dû payer une amende de 50 millions d'euros qui seront allouées à un fonds de revitalisation industrielle pour Belfort, a précisé sur franceinfo ce mercredi Angès Pannier-Runacher, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie.

Les dépréciations des actifs d'Alstom ont coûté 22 milliards de dollars au groupe au troisième trimestre 2018. Au total, le chiffre d'affaires de GE Power a reculé de 22% l'an dernier. Dans ce contexte, le nouveau patron Larry Culp a décidé de lancer un projet de réorganisation. Le principe est de scinder GE Power en deux: les activités liées aux centrales à gaz et aux services d'un côté, l'ensemble des activités restantes de l'autre, selon Les Echos

Jean-Christophe Catalon avec Nicolas Doze